La revue littéraire Nejma consacre un numéro spécial à trois auteurs marocins majeurs. L’occasion de découvrir des textes et des entretiens inédits.
Dans la foulée du Printemps arabe, la revue tangéroise Nejma rend hommage à la Parole insoumise de trois auteurs majeurs de la littérature marocaine : Mohamed Choukri, Mohamed Khaïr-Eddine et Mohamed Zefzaf. “On peine encore aujourd’hui à reconnaître cette littérature originale, longtemps étouffée, publiée avec difficulté”, écrit dans son éditorial le directeur de la revue, Simon-Pierre Hamelin, qui désire leur rendre justice. Sur 198 pages en français et 140 en arabe, Nejma publie des textes et des traductions inédits ou méconnus, ainsi que des hommages rédigés par d’autres auteurs (comme Salim Jay), dont une pièce de théâtre de Zoubeir Ben Bouchta. On y découvre aussi un entretien inédit avec Mohamed Choukri, où il explique que c’est au cours d’une discussion politique dans un café tangérois, au sujet du président égyptien Gamal Abdel Nasser, qu’il a décidé, à 20 ans, d’apprendre à lire. “J’ai voulu intervenir, raconte Choukri. Mais l’une des personnes à table m’a dit : ‘Arrête, analphabète ! Tu ne sais pas comment écrire ton nom et toi, tu veux participer à cette conversation politique ?’ Alors là, j’ai pensé : apprendre à lire et à écrire, c’est quelque chose de très important”. La revue est accompagnée d’un CD, où l’on peut entendre la voix de Choukri, en français dans une interview, et en arabe dans une émission tirée des archives de Radio Tanger
Nejma spécial Mohamed Choukri, La Parole insoumise, Librairie des Colonnes Editions, 350 p., 120 DH
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