Mercredi 14 décembre était inaugurée la Jad Art Galerie à Casablanca, un nouvel espace dédié à l’art. TelQuel y était.
28m2 de sol en ciment brut vernis, de hauts murs blancs traversés d’une mezzanine aux garde-corps en inox, un éclairage pro, au cœur du Triangle d’or casablancais. Costard noir – avec ou sans cravate mais écharpe en cachemire obligée – pour ces messieurs, tailleur Chanel, sac Lancel et échasses Fendi pour ces dames. Le maître de céans, Lotfi Sefrioui, répond à nos questions sans trop de circonvolutions : “Affirmer que la crise profite au secteur du luxe est une idée commune qui n’est pas tout à fait vraie. Disons que nous nous en sortons mieux que d’autres”. Quant à la pertinence d’investir dans un espace dédié à l’art alors que la ville n’en manque pas, l’homme d’affaires argumente habilement : “Il y a de la place pour tous. Nous ne prétendons rien révolutionner. Au contraire, nous comptons nous placer dans une niche plutôt confortable, celle des peintres marocains modernes, vivants confirmés”. Exit donc l’orientalisme (les Cherkaoui et Miloud…) de même que l’art contemporain de type installation. “D’autres s’en occupent très bien”. Pour illustrer cette orientation, quoi de plus idoine que les œuvres récentes de Saâd Hassani ? Matiériste et coloriste hors pair, à équidistance entre abstraction et figuration, entre Matisse et Rothko en passant par Klein, le travail de Hassani présente le rare avantage d’allier une exigence plastique indiscutable à une lisibilité esthétique aisée.
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