Paris en ligne. Faites vos jeux !

La Marocaine des jeux et la Loterie nationale se sont mises en mode 2.0 en investissant dans les paris en ligne. Les internautes n’ont pas manqué à l’appel. Double clic.

Passionné des jeux de hasard, Adil, jeune cadre BCBG, poursuit sa quête du jackpot…sur le Net. Installé confortablement devant son laptop, le trentenaire peut désormais faire ses paris à partir de chez lui. En quelques clics, il peut cocher ses numéros et faire sa mise en deux temps trois mouvements, sans bouger de son siège. Car, depuis quelques semaines, les deux opérateurs nationaux des jeux de hasard investissent dans les jeux en ligne. Un pari qui s’annonce gagnant. “Le lancement de notre offre en ligne Cote&Sport, en octobre dernier, a rencontré un fort engouement. Nous avons enregistré, dès les premières semaines, 1400 inscrits et pas moins de 30 000 visiteurs”, indique, chiffres à l’appui, Younès El Mechrafi, patron de la Marocaine des jeux et du sport (MDJS). La Loterie nationale, quant à elle, ne manque pas d’adeptes non plus, avec sa formule virtuelle du Loto. “Les premiers résultats sont très encourageants. Nous comptons déjà quelque 5000 inscrits avec pas moins de 13 000 transactions passées depuis le lancement du jeu”, annonce un responsable de la société. Et d’ajouter : “Le plus du Net, c’est le cadre plus ludique, interactif et mieux en phase avec les avancées des nouvelles technologies. Mieux encore, le joueur peut parier à n’importe quel moment”.

Pronostic 2.0
Le principe du jeu est toujours le même, sauf qu’il faut suivre une procédure propre au monde virtuel. Pour participer au Loto ou à Cote&Sport, le e-joueur doit d’abord être âgé de plus de 18 ans et avoir un compte bancaire. “Il doit nous faire parvenir une copie de sa carte d’identité et de son relevé bancaire (RIB). Ces documents attestent que le e-joueur est en âge de jouer”, indique un responsable de la Loterie nationale. Ensuite, le participant est invité à créer un compte personnel sur le site. “Ces démarches terminées, le e-joueur est accrédité d’un compte qui sera alimenté par un dépôt, via une carte bancaire, un virement ou un versement en espèces”, explique le patron de la MDJS. Finie la tracasserie des procédures, place au jeu.
Le e-gambler peut commencer à parier. Petite restriction : le plafond des mises est fixé à 20 000 dirhams par jour. “Cela correspond à notre politique de jeu responsable”, nous explique un des opérateurs. Au cas où la chance sourit à l’e-joueur, ses gains sont comptabilisés en points sur son compte, à raison d’un point par dirham. Et pour récupérer son “butin”, le parieur doit impérativement avoir son compte “actif”, c’est-à-dire qu’il aura délivré à la société les documents requis pour valider son inscription (Copie CIN et RIB). Les gains inférieurs ou égaux à 50 000 dirhams sont automatiquement crédités sur le compte Internet du gagnant. Celui-ci peut à tout moment effectuer un virement du site Web vers son compte bancaire. Au-delà de 50 000 dirhams, une petite visite au siège de la société s’impose pour récupérer le chèque. Et c’est déjà le cas pour la Loterie nationale. Quelques semaines après le lancement du e-Loto, la cagnotte a été remportée. Un jeune Tangérois a raflé, le 12 novembre, un jackpot de… 6 millions de dirhams. “Il s’agit d’un évènement inédit, car c’est le premier grand gagnant des jeux de hasard on-line au Maroc”, indique-t-on auprès de la Loterie nationale.

Petits joueurs, grands paris !
Le méga-pactole aurait été remporté moyennant une mise dérisoire. Les premières statistiques arrêtées par les deux opérateurs pour le jeu en ligne révèlent que les Marocains ne misent pas gros : en moyenne 40 dirhams pour la Loterie nationale et quelque 70 dirhams à la MDJS. La moyenne des mises a certes grimpé en comparaison avec les jeux classiques (20 dirhams en moyenne pour la MDJS), mais reste en deçà des attentes. Un petit benchmark avec d’autres pays le confirme : la moyenne des mises en Europe est de 190 euros par habitant et par an, alors qu’en France elle est de 135 euros. Au Maroc, on est encore loin du compte : 100 dirhams par habitant et par an. “C’est pourquoi nous considérons qu’avec le jeu en ligne, il y a une grande marge de progression”, indique Younès El Mechrafi. Le patron de la Marocaine des jeux, principal bailleur de fonds du sport national, ne cache pas son admiration pour le modèle turc : “Dans ce pays, les jeux en ligne représentent près de 20% du chiffre d’affaires. La société des jeux locale qui dédie ses bénéfices au développement du sport, comme la MDJS, a vu ses parts de marché passer de 3% en 2003 à 55% en 2011, grâce au lancement de paris en ligne. Si on s’inscrit dans cette tendance, nous pourrons atteindre des résultats très satisfaisants”. Inchallah ! Le patron de la MDJS est conscient que cela ne se fera pas du jour au lendemain. “Nous ne nous attendions pas à une explosion rapide. On réalise sur le jeu en ligne un chiffre d’affaires hebdomadaire de 150 000 dirhams. C’est un bon début et l’année prochaine il devrait représenter près de 3% de notre résultat”, estime Younès El Mechrafi. Son entreprise a terminé l’année 2011 sur un chiffre d’affaires de 960 millions de dirhams et projette d’arriver à 2 milliards à l’horizon 2015. Un chiffre qui sera dopé par les paris sportifs, l’extension du réseau des points de vente mais aussi par les jeux en ligne. Pour ce faire, aucune niche ne sera négligée. La MDJS vise désormais la téléphonie mobile. L’explosion des smartphones fait d’elle un créneau porteur. La Loterie nationale ne cache pas, non plus, ses ambitions : “Des supports interactifs autres que le Web sont envisagés à moyen terme”.

 

Sécurité. Verrouillage tous azimuts
Qui dit jeux en ligne, dit sécurisation des transactions et protection des données personnelles. D’autant que les participants communiquent des données très sensibles. Les opérateurs des jeux de hasard ont déployé les grands moyens afin de verrouiller le circuit. “Toutes les données saisies au niveau du site (enregistrements, gestion des comptes, jeu et paiement) sont soumises à un système de cryptage conforme aux technologies les plus évoluées au monde”, rassure-t-on auprès de la Loterie nationale. Même son de cloche du côté de la MDJS, associée à l’opérateur grec Intralot pour développer son activité. “La première phase est celle du rodage et de l’expérimentation. Nous entamons dès 2012 un grand chantier de sécurisation des données personnelles”, indique Younès El Mechrafi.
 

 

Rejoignez la communauté TelQuel
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous

Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer