A la surprise générale, le parlement européen a refusé de prolonger d’un an le protocole d’accord de pêche avec le Maroc. Les raisons d’une décision lourde de conséquences.
L’information est tombée mercredi 14 décembre tel un couperet : par 326 voix contre, 296 pour et 58 abstentions, le parlement européen a rejeté la prolongation d’un an du protocole d’accord de pêche avec le royaume. Réaction à chaud de la diplomatie marocaine : Rabat a immédiatement sommé les 119 navires de pêche (dont une centaine d’origine espagnole) de plier leurs filets et regagner leurs ports d’attache respectifs. A l’origine de ce vote de Bruxelles, un rapport d’évaluation commandé par la Commission européenne (instance qui négocie pour l’UE les accords commerciaux) qui dresse un bilan peu reluisant du deal avec le royaume : primo, “un rapport coût-bénéfice clairement insatisfaisant”. En contrepartie du laissez-passer marin, l’UE verse au royaume 36 millions d’euros, alors que les flottes européennes n’auraient généré que 30 millions d’euros de chiffre d’affaires dans les eaux marocaines. Deuxio, le secteur de la pêche marocaine devait profiter de cette manne pour décoller. Selon le rapport, il n’en est rien. Et tertio, la surexploitation des ressources halieutiques du royaume. Conclusion : les eurodéputés réclament la négociation d’un nouveau protocole fixant une nouvelle contrepartie financière et assorti d’une série de conditions… La principale, “veiller à ce que le futur protocole serve les intérêts de toutes les populations locales concernées”. Allusion faite à la population du Sahara !
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