Star d’un jour au début des années 2000, le crooner qui avait squatté les petits écrans a disparu de la circulation. Elam Jay mcha dans un voyage en solitaire.
Vous ne vous êtes jamais posé la question, parce que vous vous en foutez un peu, il faut bien le dire. Mais on a mené l’enquête pour vous, parce que c’est notre taf : que devient Elam Jay ? Avec son Mi Moreeeeeeena (150 000 exemplaires vendus s’il vous plaît), il avait squatté le paysage audiovisuel marocain au milieu des années 2000. Inimitable avec son brushing impec (merci Keratine au passage), sa coupe “carrya”, son débardeur moulant -“slip” comme on dit chez nous, même si ça le fait moins-, son dandinement façon flamenco qui n’aurait pas juré dans les rangs des Gipsy Kings, le chanteur nous avait “gratifiés” de l’hymne de la candidature marocaine à la Coupe du Monde 2010 (nous l’avons ratée, peut-être pas pour ça, même si, avec du recul, on peut se poser la question), et dans la foulée une pub pour Coca-Cola et une autre pour l’opérateur téléphonique Bayn. Et puis, plus rien, l’inventeur du flamenco en darija mode mba7ba7 s’est évaporé dans la nature, comme volutes partent en fumée.
Avec Véronique et Davina
Eh bien, figurez-vous qu’il revient. En mars 2012, Elam Jay sortira son cinquième album (oui oui, il en a fait quatre avant). On taquine, on taquine, mais Elam Jay a quand même vendu 100 000 exemplaires de son premier opus, Wanna be free, sorti chez Sony Europe, il a écrit quelque chose comme 400 chansons, et son prochain CD fourmille de duos, notamment avec l’ex-Fugees des West indies, Wyclef Jean, un autre avec Makeda Marley, fille de Bob (musicalement parlant, ri7t cha7ma fecha9our avec son papa). On ne le sait pas non plus, mais Elam Jay est même une big star en Turquie et en Roumanie, pays en noir et blanc, des Dacia et des costumes fifties. En France, il a même remastérisé le tube Gym Tonic (tu turlutututu, tu turlutututu, etc.) de Véronique et Davina, stars hasbeen de la télé française, d’une discipline tout aussi oubliée : l’aérobic. Il a également signé un titre avec Shaggy, le raggaman le plus en vue de ce début de millénaire avec son Hey sexy lady, un autre avec Samira Saïd, la plus connue des artistes marocaines en Egypte. Au début des années 2000, à l’époque où il dirigeait Universal Music au Maroc (depuis, il a revendu ses parts), Elam Jay, de son vrai nom Youssef Raouf, a également produit des étoiles montantes de la nouvelle scène, comme Ahmed Soltane.
De la musique à la conciergerie
Aujourd’hui, Elam Jay est un père de famille comblé, dit-il. C’est aussi parce qu’il s’occupe de sa famille et qu’il prépare son nouvel album qu’il s’est fait plus discret ces trois dernières années. Et si on ne le voit pas dans les festivals, c’est parce que, justifie-t-il, “je suis extrêmement chiant et je coûte cher. Je suis super-exigeant, du coup, les gens pensent que je me prends pour Michael Jackson”. Hihi, comme dirait le vrai Michael. Qu’on se le dise, Elam Jay a du caractère, et refuse systématiquement de se produire dans les mariages et les cabarets. Finalement, résume-t-il, les marchés marocain et moyen-oriental ne me conviennent pas. Ce qui explique son tropisme américain aujourd’hui.
Reste que l’artiste, auteur, compositeur et interprète, a plusieurs cordes à sa guitare. Il a ouvert il y a quelque temps une société de conciergerie qui a pignon sur rue dans plusieurs villes du Maroc et qui marche très bien d’après l’intéressé, merci pour lui. Actuellement, il est en pleine promotion de son nouvel album et multiplie les shootings entre San Francisco et Los Angeles. Désolé, mais on est obligé de le croire sur parole…
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