Libye. Le CNT contesté

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Pour la première fois, des Libyens ont manifesté contre le nouveau régime. Ils lui reprochent le manque de transparence et se demandent quelle est sa politique.

Ils n’étaient que quelques centaines, mais le symbole est de taille : pour la première fois, des Libyens ont manifesté contre le fonctionnement du Conseil national de transition (CNT). Le 12 décembre à Benghazi, ils se sont donné rendez-vous sur la place où avaient eu lieu les premiers rassemblements hostiles au régime de Mouammar Kadhafi, le 15 février. “Le peuple veut une nouvelle révolution”, ont scandé les manifestants, qui demandent, entre autres, que les autorités agissent dans la transparence. Une doléance à laquelle s’associe Human Rights Watch : “Nous ne savons pas quand les membres du CNT se réunissent, ni de quoi ils parlent. Et certaines des nouvelles lois ne sont pas accessibles au public”, a déclaré un chercheur de cette organisation de défense des droits de l’homme, prenant comme exemple la loi sur la justice transitionnelle, dont le CNT n’a pas révélé le contenu. “Personne ne sait où elle en est. Un membre du CNT dira qu’elle a été adoptée, un autre non”, assure-t-il. Le président du CNT, Mostafa Abdeljalil, s’est empressé de réagir après la manifestation en promettant que “le CNT donnera la liste de ses membres, publiera leurs CV et va rendre publiques toutes ses activités”. Pour calmer la protestation dans cette ville initiatrice de la révolution, un autre membre du CNT a assuré que “Benghazi sera la capitale économique de la Libye”. Malgré cela, le lendemain, une centaine de protestataires sont retournés sur la place.

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