Pour les survivants de la folie meurtrière du régime communiste des Khmers rouges, qui assassina près de 2 millions de personnes, la prison S21 de Phnom Penh restera un souvenir d’horreur. Entre 1975 et 1979, quelque 15 000 personnes y ont été torturées avant d’être sommairement exécutées. Agé de 69 ans, Kaing Guek Eav, alias Douch, qui dirigeait ce centre pénitentiaire, vient d’être condamné en appel à la prison à perpétuité. En première instance, la cour avait prononcé une peine de 30 ans de détention. L’énoncé du verdict a été suivi par des centaines de Cambodgiens dans la salle d’audience, et par des milliers d’autres suspendus à leur télévision, dans un pays où cette période de l’histoire, qui n’a épargné aucune famille, est longtemps restée taboue. Le vice-Premier ministre Sok An a salué un “jour historique”, rappelant que “beaucoup des victimes et des auteurs des crimes” étaient morts avant que justice n’ait été faite.
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