L’augmentation du SMIG promise par le gouvernement de Benkirane n’a pas été du goût du patronat. Explications avec Jamal Belahrach, président de la commission emploi à la CGEM.
Le gouvernement parle d’un SMIG à 3000 DH. Comment jugez-vous cette promesse ?
C’est une promesse de campagne électorale qui n’est pas réaliste dans la conjoncture économique actuelle de notre pays. Les entreprises marocaines viennent de procéder à une hausse de 10% et c’est déjà beaucoup. Augmenter les revenus des Marocains est un vrai sujet mais il faut le dissocier du SMIG. Le gouvernement doit innover en la matière et des pistes existent. D’ailleurs on parle de ce niveau de SMIG à l’horizon 2016….
L’entreprise marocaine est-elle en mesure de supporter une telle hausse ?
Absolument pas. Nous avons une économie à base de main d’œuvre et, par conséquent, une hausse unilatérale serait plutôt suicidaire pour notre économie. Le gouvernement veut augmenter le pouvoir d’achat d’une partie de la population et cela est tout à fait compréhensible. Cependant, cela ne peut pas se faire à travers le SMIG. Il faut d’abord tout faire pour que le salaire minimum actuel soit respecté par tous. L’autre étape sera de réfléchir à des SMIG sectoriels et introduire des aides directes de l’Etat. Ces questions doivent être débattues dans un sommet social afin de prendre des décisions sérieuses et structurées.
Le patronat a toujours avancé l’argument de la compétitivité pour refuser l’augmentation du SMIG. Mais cette compétitivité ne vient toujours pas…
Elle ne vient pas parce qu’aucune décision n’a été prise dans ce sens. L’emploi, c’est la croissance et celle-ci passe par la compétitivité de nos entreprises et de leurs produits. Le coût du travail, sa flexibilité, le droit de grève… tous ces éléments font partie de l’équation.
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