Le juge Baltasar Garzón est actuellement jugé pour avoir enquêté sur les crimes du franquisme. Deux associations d’extrême droite l’accusent d’avoir enfreint la loi d’amnistie votée en octobre 1977, deux ans après la mort de Francisco Franco. Cette loi était censée imposer un pacte du silence sur les années noires de la Guerre civile (1936-39) et de la dictature (1939-75). Célèbre depuis qu’il a fait arrêter l’ancien dictateur chilien Augusto Pinochet, Baltasar Garzón a mené entre 2006 et 2008 une enquête sur le sort de plus de 100 000 disparus. Pour lui, ces faits sont “imprescriptibles”, et peuvent être qualifiés, dans certains cas, “de crimes contre l’humanité, de génocide”. Le juge est soutenu par plusieurs organisations de défense des droits de l’homme, et même par le Parquet, qui a demandé l’annulation du procès. Il est, par contre, critiqué dans les milieux conservateurs, qui lui reprochent d’avoir ravivé de vieilles blessures. Poursuivi pour abus de pouvoir, Baltasar Garzón risque 20 ans d’interdiction d’exercer. Cette peine mettrait fin à sa carrière.
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