Dix ans après le décès de Pierre Bourdieu, les travaux de ce sociologue engagé restent utiles aux chercheurs, en Occident comme au Maroc. C’est l’une des leçons à tirer du colloque international qui lui a été consacré à l’EGE (Ecole de gouvernance et d’économie) de Rabat, le 28 janvier. Aujourd’hui encore, des sociologues utilisent ses concepts et ses outils théoriques (notions de champ, d’habitus, de violence symbolique, etc.) pour comprendre la société marocaine. Nasser Suleiman Gabryel, enseignant chercheur à l’Université de Mohammedia, retient plutôt le côté engagé du sociologue qui, en 1995, prit fait et cause pour les cheminots grévistes du grand mouvement social qui agitait alors la France. “Dans les années 1980, [le pouvoir marocain] a voulu tuer la fonction critique de l’intellectuel, estime Nasser Suleiman Gabryel. Bourdieu nous a rappelé que l’universitaire ne doit pas rester dans sa tour d’ivoire. Et qu’en étant chercheur, il a sa place dans une réflexion critique de la société”.
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