Saisi par Sothema pour “abus de position dominante” de son concurrent, le Conseil de la concurrence s’est fendu d’un avis qui a fait beaucoup de remous. Florilège.
En saisissant le Conseil de la concurrence pour “abus de position dominante” de son concurrent direct, Sothema ne savait pas qu’il se tirait une balle dans le pied. Pour commencer, les faits : l’appel d’offres lancé en mai 2010 par le ministère de la Santé pour l’achat de 2,5 millions de flacons d’insuline est remporté par Laprophan. Le laboratoire pharmaceutique, fourni par le géant danois Novonordisk, a décroché haut la main le marché en présentant un prix imbattable : 19 dirhams le flacon de 10 ml contre 23 dirhams pour Sothema. Ce dernier crie au scandale et saisit le Conseil de la concurrence. Pour statuer sur sa requête, le Conseil dirigé par Abdelali Benamour a passé au crible le fonctionnement du marché depuis 2001. Verdict : Sothema et Laprophan “ont adopté une ligne de conduite commune de baisse des prix en vue d’évincer Polymédic…”. Le seul marché public que ce laboratoire a décroché date de 2006. Juste après son élimination, “nous avons constaté que les prix de Sothema et Laprophan ont augmenté…”. Le Conseil conclut ainsi que les deux sociétés ne se sont livré une véritable concurrence qu’à partir de 2010, date de l’éclatement du litige. La réaction de Sohema ne s’est pas fait attendre. Le laboratoire dénonce ces “allégations infondées qui nuisent à sa crédibilité”. Le rapport du Conseil de la concurrence a été transmis au Chef du gouvernement qui décidera de la suite à donner.
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