Travailleuses migrantes. La fraise et le bâton

Le consommateur européen moyen aime généralement manger des fraises espagnoles hors saison. Il ne sait pas forcément que pour cela, quelques milliers d’ouvrières marocaines (5427 en 2010-2011) travaillent à la merci de l’arbitraire de leurs patrons andalous. Une situation que dénonce la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), dans un rapport consacré à la récolte des fraises dans la province de Huelva, qui interpelle les gouvernements espagnol et marocain. Pour être embauchées (depuis le Maroc), les ouvrières doivent tout d’abord être mères d’enfants en bas âge. Une manière de s’assurer qu’elles ne resteront pas en Espagne au terme de leur contrat – dont la date de fin dépend du bon vouloir des employeurs. Secundo, la réglementation ne leur permet pas de disposer de représentation syndicale. Pour ne rien arranger, une majorité de ces femmes, parfois mal logées, “ne parle pas du tout espagnol”. Elles “se trouvent totalement dépendantes de leur employeur sans lequel elles ne pourront revenir pour une autre saison”. Enfin, il n’existe aucune garantie de salaire minimal et les jours non travaillés (dépendant des aléas climatiques) ne sont pas payés.

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