Le camp laïc et libéral égyptien, déjà largement battu aux législatives, vient de perdre un de ses meilleurs candidats à l’élection présidentielle. Ancien dirigeant de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Prix Nobel de la Paix en 2005, Mohamed El Baradei a décidé de ne pas se présenter, invoquant l’absence d’une “véritable démocratie”. “L’ancien régime n’est pas tombé”, a déclaré El Baradei, taclant ainsi le pouvoir militaire qui a pris la relève de Hosni Moubarak. Le Conseil suprême des forces armées a promis de rendre le pouvoir aux civils à l’issue de l’élection présidentielle, prévue avant la fin juin. Mais nombre d’Egyptiens estiment que l’armée, épine dorsale du système depuis la chute de la monarchie en 1952, n’entend procéder qu’à un retrait tactique, pour mieux conserver une partie de ses privilèges et de son influence politique. Un responsable du parti salafiste Al Nour estime quant à lui que “M. El Baradei a déclaré forfait parce qu’il a vu que le peuple égyptien avait voté pour les islamistes” aux législatives.
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