Liberté d’expression contre défense du sacré : le débat fait rage en Tunisie. La brève réouverture du procès de Nessma TV en a été l’illustration flagrante. Le 23 janvier, dès 8h du matin, partisans et opposants de Nessma se sont mobilisés à l’extérieur du tribunal, dans une ambiance tendue. L’audience, elle, n’a duré que quelques minutes : en raison des altercations entre les avocats, le procès a été reporté au 19 avril. Il est reproché à Nebil Karoui, le patron de la chaîne télévisée, d’avoir porté “atteinte aux valeurs du sacré”, en diffusant en octobre le film d’animation Persépolis. Dans quelques séquences, l’héroïne, une petite fille, s’y adresse à Dieu, représenté par le visage d’un vieil homme barbu. Dans un communiqué, le parti Ennahda, qui domine le gouvernement et l’Assemblée constituante, a joué l’apaisement. Selon le parti islamiste, ces poursuites judiciaires “ne représentent pas la meilleure solution pour répondre à la problématique sur l’identité du peuple et l’attachement au sacré d’un côté, et la liberté d’expression de l’autre”.
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