M. Manouzi. “Ma démission était tactique”

Le président du Forum vérité et justice (FVJ) a claqué la porte de cette ONG après l’assassinat d’un jeune du M20 à Al Hoceïma. Explications.

Votre démission est-elle définitive ?
Ma démission était tactique, mais ce n’était pas un coup de bluff. Il faut dire que je suis revenu sur ma décision après l’intervention de mes camarades au FVJ et de plusieurs responsables d’ONG. Pour moi, c’était une manière de dire à l’Etat qu’on ne pouvait prétendre à une nouvelle ère sans avoir soldé les comptes de l’ancienne. En plus, des camarades m’ont signifié qu’avec ma démission, on avait plus à perdre qu’à gagner. De toutes les manières, ma démission a fait bouger les choses et, du moins, redonné une nouvelle dynamique au Forum.

Dans quel sens ?
Pour la première fois, le FVJ est reçu pour une séance de travail au ministère de l’Intérieur, dont le premier responsable ne nous a jamais rencontrés, si ce n’est quelques appels téléphoniques pour nous signifier que telle manifestation a été interdite. Nous avons remis sur le tapis des dossiers qui traînaient depuis l’époque du CCDH. Ils ont trait à la réintégration, professionnelle et sociale, de dizaines de victimes des années de plomb.

Laisserez-vous tomber la protection des droits des manifestants ?
Absolument pas ! En févier, nous avons adressé à l’Etat un mémorandum au sujet de la protection des défenseurs des droits humains, et nous restons fidèles à nos revendications pour protéger le droit de manifester. Nous réagirons à toute transgression de ce droit. C’est une ligne rouge pour nous et le climat des élections ne nous fera pas oublier cette priorité.
 

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