Les élections du 25 novembre ne dérogent pas à la règle :
Les stars des partis politiques se présentent dans leurs fiefs respectifs. De beaux duels en perspective.
Fès. Chabat, encore et toujours
Hamid Chabat, maire istiqlalien de la ville, envisage d’arracher un quatrième mandat au parlement. Depuis quelques mois, il a commencé à tisser sa toile bien que sa base électorale lui soit toujours acquise. A la circonscription Fès-Chamaliya, dotée de quatre sièges, Hamid Chabat se retrouvera face à de “vieilles” connaissances et, en premier lieu, Omar Fassi Fihri (PJD) qui y prend la place de Lahcen Daoudi, secrétaire général adjoint du parti islamiste. Quant à l’USFP, dont Fès a été l’un des fiefs historiques, il veut y redorer son blason avec la candidature de Mohamed Ameur, ministre chargé de la Communauté marocaine à l’étranger et ancien député de la capitale spirituelle. à Fès-Janoubiya, la bataille ne sera pas une balade de santé avec l’arrivée d’Ahmed Réda Chami. Le jeune ministre USFP, originaire de la ville, y tente sa chance pour la première fois.
Rabat-Salé. Bahraoui le Canadien
Installé au Canada depuis plus de deux ans, le Haraki Omar Bahraoui est revenu à Rabat pour se représenter aux élections. Dans la même circonscription (Rabat-Chellah), il aura à affronter d’autres gros calibres et, en premier lieu, Driss Lachgar, dirigeant et ministre USFP, qui désire effacer l’affront des élections de 2007 quand il a échoué à se faire élire. Dans la course également, on retrouve Faouzi Chaabi (ex-RNI) qui, cette fois, va au front sous la bannière du PEDD (Parti de l’environnement et du développement durable d’Ahmed Alami). Le PJD, lui, a donné sa bénédiction à Abdessalam Bellaji. A Salé, c’est le patron des islamistes lui-même qui va au charbon: Abdelilah Benkirane sera candidat face à Driss Sentissi, un autre gros calibre haraki de la ville.
Meknès. Voilà le chef des Bleus !
Salaheddine Mezouar, président du RNI et dynamo du G8, tente aussi sa première expérience électorale. Pour ce faire, l’argentier du royaume a choisi sa ville d’origine. Son récent passage dans la cité ismaïlienne a suscité la colère des autres partis. Le PJD, l’USFP, l’Istiqlal et le PPS ont carrément publié un communiqué pour l’accuser de mener campagne avant les délais légaux, suite à une grande rencontre qu’il a présidée sur place avec des centaines de sympathisants. Aux dernières nouvelles, le PAM n’a pas présenté de candidature dans cette ville pour ne pas gêner Salaheddine Mezouar. Le parti d’El Himma aurait même donné la consigne à ses militants locaux, d’apporter leur soutien au patron des Bleus. Autres challengers : Abdellah Bouanou, député PJD sortant, et Mohamed Bourhim, un notable de la région, qui prend les couleurs du PRE (Parti renouveau et équité).
Casablanca. Yasmina, Karim et Abdelbari
Dans la métropole, Abdelbari Zemzmi, fkih et député du PRV (Parti renaissance et vertu), ne veut pas lâcher prise. L’Istiqlal et le PJD non plus. Yasmina Baddou, ministre de la Santé, sera de nouveau dans la même arène (circonscription d’Anfa) que le célèbre auteur de fatwas, aux côtés d’autres figures non moins connues : Abdessamad Haïkar pour le PJD et Kamal Dissaoui, universitaire USFP et président de l’arrondissement de Sidi Belyout. A Ben M’sick, c’est Karim Ghellab, autre ministre istiqlalien, qui essaiera d’arracher un premier mandat de parlementaire après une expérience dans la gestion des affaires communales. Face à lui, il aura des rivaux de taille, dont l’UC Mohamed Joudar et le PJD Abdelmajid Joubij.
Tiznit. Akhannouch… enfin
Aziz Akhannouch, ministre de l’Agriculture, se décide enfin, lui aussi, à se présenter aux élections législatives. Et ce sera dans son fief à Tiznit, même si la partie n’est pas gagnée d’avance. Le ministre RNI devra compter avec la forte présence du PJD à travers Abdeljabbar Kastalani, député sortant et l’un des hommes sur qui Abdelilah Benkirane compte beaucoup pour faire un bon score dans toute la région. Et il n’est pas le seul sérieux challenger de Aziz Akhannouch. Abdellatif Ouammou, ancien bâtonnier et membre dirigeant du PPS, sera de la partie. Il a même démissionné de la deuxième chambre pour se porter candidat dans cette ville dont il dirige le conseil municipal.
Tanger. L’autre Omary
Pour Tanger, le PAM a misé sur Fouad Omary, maire de la ville et frère d’Ilyass Omary. Sans expérience en matière d’élections législatives, il compte sur le soutien sans faille de son parti et une campagne électorale hyperactive. Mais ce ne sera pas facile dans cette ville où le PJD, l’ennemi numéro 1, est très bien enraciné. Mieux. Les islamistes ont reconduit le député Najib Boulif pour relever le défi dans la ville du détroit. Particularité de ce scrutin à Tanger, les deux hommes affronteront une femme. Le RNI, qui s’est débarrassé de ses figures historiques de la ville, a placé sa confiance dans une femme : Saïda Mtalssi mènera la liste locale des Bleus, mais peut compter sur le soutien d’un proche, Mohamed Bouhriz, figure de proue du RNI dans cette ville.
Khouribga. Malki vous salue encore !
Habib Malki, ancien ministre et dirigeant de l’USFP, ne semble pas près de lâcher prise. Ce fils de Boujaâd revient à ses origines à la recherche d’un énième mandat. Face à lui, le PJD a renouvelé sa confiance à Slimane El Amrani, ancien président du conseil national du parti islamiste et membre de sa direction. Le PAM aussi semble vouloir avoir sa part dans cette vaste région. Il a désigné à cette fin Rachid Saïd, qui n’est autre que le président de l’université Hassan II de Settat. Et, pour finir, l’Istiqlal compte sur une autre de ses grandes figures pour relever le défi : Mostafa Hanine, député et ancien président de la commission des Finances, n’est autre que le directeur de cabinet du chef du gouvernement, Abbas El Fassi.
Kénitra. Chaabi père et fille
Miloud Chaabi, richissime homme d’affaires, tentera de revenir au parlement. Cette fois, L’Haj est candidat à Kénitra, ville qui concentre une bonne partie de ses activités, et il y va sous la bannière du PEDD (Parti de l’environnement et du développement durable). Le divorce avec le PPS, qui l’avait investi à Essaouira en 2007, est ainsi prononcé. Mais ce n’est pas tout. Asmae Chaabi, sa fille et ancienne maire d’Essaouira, figure en deuxième position sur la même liste. Le tandem Chaabi aura notamment à affronter la rude concurrence du PJD, parti bien implanté dans la région et qui y reconduit Aziz Rebbah, membre de la direction et actuel maire de Kénitra. Le cadre islamiste ne s’en cache pas et affirme vouloir réussir le même défi qu’en 2007 : remporter deux sièges sur quatre.
Origines. L’appel du bled |
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