Kamal Lahbib. “La culture doit changer”

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Le coordinateur du Collectif associatif d’observation des élections nous explique sa démarche lors du scrutin. Interview.

Comment vous êtes-vous organisés pour l’observation des élections ?
Nous avons veillé à ce que l’on soit présents aussi bien dans les villes qu’en milieu rural, tout en assurant la couverture de toutes les circonscriptions. Au total, 4000 observateurs, dont 3000 appartiennent à notre collectif, se sont réparti les 38 000 bureaux de vote que compte le pays. Chaque observateur est chargé de couvrir deux bureaux, soit un taux de couverture territorial de plus de 15%. C’est bien au-delà des standards internationaux, qui fixent un minimum de 5% de couverture de points de vote pour pouvoir généraliser les résultats à tout le territoire.

La nouvelle loi sur l’observation des élections vous a-t-elle facilité la tâche ?
Au Maroc, il ne suffit pas d’adopter une loi pour qu’elle soit appliquée. C’est une culture qu’il faut changer. Dans certaines circonscriptions, les responsables sont en train de faciliter le travail des observateurs, mais dans d’autres, l’accès à l’information reste verrouillé. C’est malheureux, mais il faut toujours des directives centrales à l’adresse des localités et des régions pour débloquer des situations.

Vous est-il permis de communiquer durant le scrutin sur les fraudes que vous relevez ?
L’observateur, en tant qu’individu, est interdit de s’exprimer avant la publication des résultats globaux de l’observation. Mais la même loi n’interdit pas aux organisations accréditées de communiquer à toutes les étapes du processus. Cela peut se faire à travers un porte-parole de chaque entité.

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