Elections. Et le M20 alors ?

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Le PJD l’a reconnu comme l’un des facteurs de sa victoire électorale, mais le M20 continue de manifester. La rue le suivra-t-elle ?

Que pensent les membres du M20 du résultat des élections ? “Non-évènement”, assurent-ils. Pour eux, la victoire du PJD confirme la pertinence de leurs revendications auprès de la masse votante. “Mais le Pouvoir veut que le PJD soit l’amortisseur de la dynamique actuelle dans la rue, explique Najib Chaouki, membre du M20 de Rabat, et nous attendons de voir comment ce parti va traiter nos doléances urgentes comme le fait de libérer les médias, ouvrir les dossiers de la corruption et parvenir à l’indépendance de la justice”. Selon lui, ces revendications peuvent rapidement être mises en œuvre à condition qu’il y ait une volonté politique. Côté protestation, le mouvement ne lâche rien. “Les marches du 27 novembre ont été un premier test. Et la mobilisation a été forte dans plus de 60 villes”, explique Chaouki. Et d’ajouter : “Le véritable enjeu aujourd’hui est de convaincre la grosse majorité silencieuse, qui n’a pas été aux urnes, de sortir dans la rue”. Mais cela dépendra de la marge de manœuvre dont dispose le nouveau parti aux commandes. “Si le PJD compte aller au bout de ses promesses, il se heurtera aux limites de la Constitution actuelle, que nous avonsrejetée, rappelle Najib Chaouki. Elle ne lui permet pas de toucher aux engrenages du système, mais seulement d’agir en surface. Mais si la rue se rend compte que le PJD ‘verse de l’eau sur du sable’, elle grondera et le prix à payer sera plus lourd”. Pour le moment donc, le M20 ne fait aucun cadeau au parti de Abdelilah Benkirane, qui en a pris pour son grade lors des dernières marches. Certains manifestants ont scandé “Acha3b yourid itfae almisbah”. Comprenez, le peuple veut éteindre la lampe, symbole électoral du PJD.

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