La Mauritanie a expulsé le chef du bureau de la MAP, l’agence officielle marocaine. S’agit-il d’un début de crise entre les deux voisins ?
Pour la première fois dans l’histoire de la MAP, un journaliste de cette agence est expulsé d’un pays étranger. Le 22 décembre, Abdelhafid Bekkali est sommé par la police de quitter le territoire dans un délai de 24 heures. “J’ai dû rentrer à la hâte, j’ai tout laissé à Nouakchott et je n’ai même pas eu le temps de demander des attestations de scolarité pour mes trois enfants afin qu’ils puissent être admis dans une école au Maroc”, regrette le journaliste. Une telle décision cache-t-elle les débuts d’une crise entre Rabat et Nouakchott ? Au niveau officiel, Rabat a gardé le silence. De l’autre côté, Nouakchott a d’abord fait savoir qu’il s’agissait d’une “décision de souveraineté”. Mais devant le parlement mauritanien, Hammadi Ould Hammadi, le ministre des Affaires étrangères, a ensuite affirmé que l’expulsion du journaliste était nécessaire pour “préserver les bonnes relations entre les deux pays”. Dans les faits, Nouakchott n’aurait pas apprécié une des “notes d’information” de Abdelhafid Bekkali dans laquelle il aurait évoqué le transfert illégal, par des proches du président mauritanien, de grosses sommes d’argent au Maroc pour être réinvesties dans les secteurs de l’immobilier et du tourisme. A noter que ces fameuses “notes d’information”, rédigées par les journalistes de la MAP, sont destinées exclusivement à des clients bien particuliers : ministère de l’Intérieur, Affaires étrangères, sécuritaires, voire le cabinet royal…
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