Le centre de soins de l’Association de réhabilitation des victimes de la torture (AMRVT) est à l’arrêt, faute de financements. Son président, Abdelkrim Manouzi, tire le sonnette d’alarme.
Pourquoi le Centre de soins a arrêté ses prestations un an seulement après son démarrage ?
Le centre a pu démarrer ses activités grâce à un financement de l’Union Européenne et a élu domicile dans un ancien commissariat de Hay Mohammadi rénové par l’AMRVT. Aujourd’hui, nous n’avons plus de budget pour pouvoir assurer nos prestations. Malgré les multiples appels que nous avons lancés, à l’Etat et au CNDH, nous n’avons pas eu de réponse. Et c’est très grave.
Quel rôle joue exactement ce centre ?
C’est un centre qui fait partie des projets de réparation communautaire. Notre bilan est là pour attester des services rendus à des centaines d’anciens détenus ainsi qu’à leurs proches, notamment en matière de santé mentale, de rééducation, mais aussi d’accompagnement social. Sachez que 70 % de nos patients sont âgés de plus de 50 ans et gardent toujours les séquelles de leur passage à tabac et leur détention.
En tant qu’ONG, qu’attendez-vous du nouveau gouvernement ?
Qu’il ait le courage politique d’appliquer les recommandations de l’IER et faire vraiment avancer les choses. Surtout qu’il lutte contre l’impunité et abolisse la peine de mort. Nous demandons aussi un centre national de réhabilitation des victimes de la torture et l’instauration d’une réelle prise en charge des victimes des années de plomb.
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