Dans une lettre adressée le 3 octobre aux chefs de tous les établissements conventionnés à travers le monde, l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) annonce qu’une « contribution exceptionnelle pour l’année 2017 » lui a été demandée « sous la forme d’une diminution de 33 millions d’euros de sa subvention » qui ramène le total de sa subvention à 354 millions d’euros.
« Cette diminution, qui obère lourdement la trésorerie du siège de l’AEFE pour 2017« , affectera directement les établissements de la mission française. Les effets de cette coupe budgétaire se matérialiseront notamment par « une anticipation de la facture relative à la participation à la rémunération des résidents pour la dernière tranche 2017, une incitation à régler de manière anticipée la facturation 2018 sur la base du volontariat des établissements et un report de certaines subventions à début 2018« , indique la lettre de l’AEFE.
Les conséquences de cet effort budgétaire devraient aussi impacter les activités de l’année 2018. Ainsi, la réunion du conseil d’administration de l’AEFE du 27 novembre aura à l’ordre du jour la suppression des subventions accordées aux établissements (hors sécurité), de certains postes d’expatriés et de résidents en 2018 et 2019 dont le nombre sera arrêté après un dialogue social, et l’augmentation de la participation financière complémentaire à 9% au lieu de 6%.
De leur côté, les parents d’élèves se disent « très préoccupés » par ces annonces. Mounya Dinar, Présidente de la PEEP (association des parents d’élève de l’enseignement public français au Maroc), prévient : « les établissements en gestion directe auront moins d’argent à investir dans le matériel, les bâtiments, etc. Cela va impacter les réalisations de projets en cours au Maroc, dans des établissements à Casablanca, Rabat et Kenitra notamment« .
Selon elle, « le Maroc est bon élève en matière de gestion des établissements directs, et les efforts faits ces dernières années vont être utilisés ailleurs. Par ailleurs, le Maroc n’a bénéficié d’aucune subvention ces 10 dernières années, tous les travaux réalisés le sont sur fonds propres des établissements en gestion directe« .
Les frais de scolarité ne devraient quant à eux pas être impactés dans l’immédiat. Mounya Dinar nous indique que les associations ont pu négocier une augmentation linéaire de 750 dirhams jusqu’en 2019, mais craint que « d’ici 2 ans, les augmentations soient plus conséquentes au vu des restrictions budgétaires« .
Son association s’est associée à trois autres associations de parents d’élèves (l’APEK, l’API et l’UPCE) pour interpeler, dans un communiqué du 21 novembre, l’AEFE et l’Ambassade de France au Maroc et alerter les parents d’élèves sur « les conséquences directes et lourdes sur la qualité de l’enseignement des enfants ». Des actions de terrain sont également prévues.
« Journée morte » et sit-in le 27 novembre
Le jour même de la tenue du conseil d’administration de l’AEFE, une double mobilisation des parents d’élève est programmée. Les associations ont donné la consigne d’observer une « journée morte » à travers tout le réseau de la mission française au Maroc, toutes écoles et classes confondues. Concrètement, tous les parents sont appelés à ne pas amener les enfants à l’école ce lundi. En parallèle, un sit-in est prévu à 9h devant le lycée Lyautey à Casablanca et le lycée Descartes à Rabat, nous indique Mounya Dinar.
Elle nous confirme également que les syndicats d’enseignants ont déjà commencé des actions sur le terrain, en n’assurant plus certains cours.
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