Le Maroc arrête un trafiquant britannique de bitcoins recherché par Interpol

La cavale d'un ressortissant britannique recherché par Interpol pour "escroquerie informatique" et fraude boursière s'est arrêtée à Tanger. Les autorités marocaines ont annoncé le 27 juillet l'arrestation de ce trafiquant de bitcoins.

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Un Britannique de 48 ans a été arrêté le 26 juillet par la police de Tanger. Sans dévoiler son identité, la direction générale de la sûreté nationale (DGSN) a indiqué dans un communiqué qu’il était recherché sur la base d’une « notice rouge émise par Interpol dans le cadre d’une affaire d’escroquerie informatique » publiée le 17 juillet. Selon une source proche de l’affaire, contactée par l’AFP, il s’agit de Renwick Haddow, un homme d’affaires britannique vivant à New York.

En juin 2017, les autorités américaines ont inculpé Renwick Haddow pour avoir escroqué des investisseurs en utilisant une fausse plateforme de bitcoins, monnaie virtuelle utilisée dans les transactions financières électroniques), et une société nommée Bar Works depuis novembre 2014. Ces deux plateformes lui ont permis de détourner environ cinq millions de dollars vers des comptes au Maroc et à l’île Maurice, d’après les autorités boursières américaines.

Trois ans d’arnaques

« Haddow a créé deux entreprises et a incité les investisseurs à croire que des dirigeants hautement qualifiés les conduisaient à une rentabilité rapide, a déclaré Andrew Calamari, directeur du bureau régional de la commission américaine de sécurité et d’échanges (SEC) à New York. « En réalité, Haddow contrôlait les entreprises derrière les coulisses et elles étaient loin d’être rentables« , précise la même source.

Par des documents mensongers, Bitcoin Store, la plateforme de bitcoins montée par Haddow affirmait être « un moyen sûr et facile à utiliser pour détenir et négocier des bitcoins« . Le faussaire aurait fait croire que cette plateforme a généré plusieurs millions de dollars de ventes brutes. La SEC affirme qu’en réalité, elle n’a jamais effectué d’opération ni généré les ventes brutes qu’elle a vantées.

En 2015, les comptes bancaires de la société Bitcoin Store auraient reçu moins de 250.000 $ en transferts entrants, dont aucun ne semble refléter les revenus des clients, a déclaré la SEC. Les investisseurs de Haddow ont injecté plus de 36 millions de dollars dans Bar Works, qui prétendait fournir des espaces de travail dans les anciens bars et les restaurants. 

linkedin« Renwick Haddow a induit en erreur les investisseurs sur des faits critiques, y compris la performance et les opérations des entreprises qu’il a contrôlées, afin de les amener à investir plus de 36 millions de dollars. Haddow aurait également utilisé l’alias Jonathan Black pour déguiser son lien avec les entreprises, et aurait prétendument détourné l’argent des investisseurs pour son propre usage. Avec nos partenaires au FBI et à la SEC, nous continuerons à éliminer les fraudes perpétrées sur les investisseurs« , explique l’avocat américain de Manhattan, Joon Kim, dans le communiqué du département de justice du district sud de New York.

20 ans de prison pour chaque accusation

Selon un rapport, 27 investisseurs de Chine ont déposé une plainte devant la Cour suprême de l’État de New York le 16 juin pour demander un remboursement de plus de 3 millions de dollars investis dans Bar Works. Un autre groupe d’investisseurs a déposé une plainte similaire contre Bar Works en Floride. 

La police marocaine affirme que le ressortissant britannique arrêté a été mis à la disposition des autorités judiciaires compétentes qui « devront se prononcer sur la procédure de son extradition« . D’après une source de l’AFP, il a été transféré à la prison de Salé pour être « mis à la disposition de la Cour de cassation, seule juridiction habilitée à statuer sur les affaires d’extradition ».

Alors qu’il est inculpé avec deux chefs d’accusation de fraude – l’un concernant le système Bitcoin Store et l’autre relatif au programme Bar Works -, Renwick Haddow risque une peine de prison maximale de 20 ans pour chaque accusation.

Avec AFP

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