Samir: Une offre de rachat de 31 milliards de dirhams

Alors qu'on s'attendait à connaître le prix minimum de mise en vente de Samir, le syndic a mis sur la table du juge commissaire une offre concrète estimée à 31 milliards de dirhams, chamboulant ainsi tous les calculs.

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Mohamed El Krimi, Syndic de Samir @Yassine Toumi

Le 28 décembre est un jour important pour la Samir. De potentiels repreneurs commencent à se manifester. Le juge commissaire, qui devait statuer sur le prix minimum avec lequel la Samir sera mise en vente a décidé de reporter l’audience au lundi 2 janvier 2017. Et pour cause, Mohamed El Krimi, syndic chargé du dossier de liquidation de la société, a apporté un élément nouveau au dossier. « Le juge devait statuer sur la base des expertises qui lui ont été fournies, or j’ai introduit dans le dossier une offre concrète d’un potentiel repreneur », nous a-t-il affirmé. En effet, le syndic a reçu une offre estimée à 31 milliards de dirhams de la part d’un repreneur, dont il refuse de communiquer l’identité.

L’audience du 2 janvier aura pour objectif la poursuite de l’étude du dossier par le juge commissaire, qui devra s’enquérir de tous les éléments dont il a besoin pour statuer sur le montant minimum de mise en vente. « Le juge n’aura pas à accepter ou refuser l’offre formulée. Une fois examinée, il pourra à ce moment-là décider si le prix minimum sera fixé sur la base de l’expertise d’évaluation ou pas », enchaîne-t-il, précisant que la procédure est encore longue et compliquée.

Cette offre permettra, indéniablement, de donner au juge commissaire une idée sur le prix qu’un potentiel repreneur est prêt à débourser pour le rachat de la totalité des actifs de la Samir. El Krimi, qui a refusé de nous communiquer le montant évalué par ses soins, nous affirme en revanche que ce prix ne peut se chiffrer qu’en milliards. « Celui qui veut construire une raffinerie doit s’engager dans un processus qui pourrait lui prendre dix ans pour être 100 % opérationnel», explique le syndic. Et d’ajouter : « Ce que nous mettons aujourd’hui en vente est une unité prête à l’emploi puisque son outil de production est bien entretenu, ses équipes sont encore là, il faudra au repreneur entre quatre et six semaines pour entamer la production. Et cela, ça a un prix ».

Aucun repreneur marocain ne s’est manifesté pour le moment

Une fois que le juge aura rendu son ordonnance de mise en vente avec le prix minimum, un appel à manifestation d’intérêt sera lancé et une procédure restreinte de consultations sera enclenchée. « L’offre que j’ai inclus dans le dossier comporte un prix dissuasif pour les candidats qui n’ont pas les moyens de surenchérir », nous explique-t-il. Car, il y aura bel et bien une surenchère avant que la vente de la Samir ne soit scellée.  Le syndic ne compte pas brader la Samir et espère bien céder la société à celui qui présente la meilleure offre. Par ailleurs, il confirme qu’il a rencontré plusieurs repreneurs intéressés, « tous de nationalités étrangères ». « Je n’ai reçu aucun potentiel repreneur marocain, cela n’empêche pas qu’ils puissent se manifester au moment de l’ouverture de la procédure de mise en vente », nous explique-t-il.

Selon nos informations, la raffinerie, dont l’outil de production est fortement convoité, intéresse certains étrangers. C’est le cas, notamment, de la société pétrolière publique azerbaïdjanaise Socar. Le pétrolier asiatique, qui figure parmi les cinquantes plus grosses compagnies pétrolières au monde, a lancé une due diligence pour étudier l’opportunité d’investissement et s’assurer de la viabilité de l’outil de production. Les prochains jours porteront plus d’éclairages sur cette phase importante dans le processus de liquidation de l’unique raffinerie marocaine.

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