Légalisation : Tanger accueille le colloque international sur le cannabis

Tanger accueille les 18 et 19 mars, un colloque international sur le cannabis et les drogues. Politiques, acteurs de la société civile et économistes y plaident pour la légalisation du cannabis au Maroc.

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Ilyas El Omari prononce le 18 mars le discours d'ouverture du Colloque international sur le cannabis et les drogues au siège de la Région Tanger -Tétouan - Al Hoceima / Crédits : AIC Press

Les 18 et 19 mars, la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima accueille le colloque international sur le cannabis et les drogues. Placées sous le thème « des alternatives fondées sur le droit au développement, la santé et les droits humains », ces journées s’inscrivent dans le cadre de la préparation du plaidoyer de la session de l’Assemblée générale des Nations unies (UNGASS) qui se tiendra en avril 2016. Organisé par le Conseil de la région, sous la présidence d’Ilyas El Omari, le colloque rassemble des experts de différents pays. Après un discours d’ouverture du président de la région, Hakima Himmich, présidente de l’Association de lutte contre le sida (ALCS), l’universitaire Mohamed Tozy, président de l’association TARGA, Abdellatif Adebide, président de la Confédération des associations de Sanhaja du Rif pour le développement (CASRD) et Driss Guerraoui, secrétaire général du Conseil économique social et environnemental (CESE) ont notamment pris la parole au siège de la région, dans une salle pleine à craquer. En creux, tous plaident contre « l’échec de la politique de prohibition du cannabis », en distinguant « la lutte contre le trafic de drogue meurtrier » et « la possibilité de proposer une alternative sur la base des principes universels des droits humains à l’égard de la population du Rif. »

Pour Ilyas El Omari, l’organisation d’un tel colloque s’inscrit « dans le cadre de l’engagement national pour le plaidoyer contre l’échec de la prohibition des drogues que connaît le Maroc depuis les quatre dernières décennies ». Le président de la Région et secrétaire général du Parti authenticité et modernité (PAM) a notamment déclaré être « accusé régulièrement de promouvoir la culture du cannabis ». « Le trafic de drogue est un fléau international comme l’est le terrorisme, mais doit-on condamner un produit parce qu’il est ainsi exploité et transformé ? », nuance-t-il. « La culture du kif concerne les agriculteurs qui n’ont rien d’autre, il faut songer à une solution et ne pas cataloguer une population comme on le fait depuis trop longtemps », conclut El Omari. « Criminaliser semble renforcer d’avantage l’attrait pour cette activité, d’où la nécessité de revoir la question de la criminalisation et réfléchir comment légaliser la production et la consommation du kif », abonde Driss Guerraoui, secrétaire général du CESE.

Le colloque s’est poursuivi par la tenue de plusieurs tables rondes, avec l’intervention de différents experts internationaux témoignant des politiques menées dans leurs pays en matière de lutte contre les drogues et de légalisation. Aujourd’hui la culture du kif au Maroc, concerne environ 700 000 emplois « illégaux. » D’après l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS), l’exportation de résine de cannabis rapporterait au Maroc, 114 milliards de dirhams par an, soit 10 % du PIB national.

 

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