Dix associations féminines ont décidé de poursuivre en justice Abdelilah Benkirane. Dans leur ligne de mire, le discours du chef du gouvernement le 17 juin au Parlement, dans lequel il considérait la femme comme « un astre illuminant la maison ». Parmi les associations qui portent plainte figurent l’Association démocratique des femmes marocaines (ADFM), Le printemps de la dignité, l’Association Ennakhil, l’Association Mains solidaires ou encore l’Association marocaine de la protection des droits de la femme. Elles sont représentées par l’avocat Abderrahim Jamaï, qui invoque une atteinte à la dignité de la femme :
Les associations féminines ont considéré que les déclarations de Benkirane au Parlement portaient atteinte à leur dignité et sont discriminatoires. Ces associations ont utilisé le droit que leur offre la constitution pour porter plainte contre le chef du gouvernement.
Dans cette affaire, le chef du gouvernement est poursuivi pour diffamation, discrimination et atteinte à la dignité humaine.
Appel à la démission de Benkirane
« Nous avons poursuivi le chef du gouvernement conformément à l’article 265 de la procédure pénale qui stipule que l’on peut poursuivre un conseiller du roi ou un membre du gouvernement lorsqu’il commet un acte illégal », soutient Jamaï.
L’avocat de la partie plaignante va même jusqu’à estimer que Benkirane « devrait normalement démissionner de ses fonctions » afin de ne pas exercer une pression sur la justice et qu’elle puisse exercer son travail en toute indépendance. Il affirme même que les associations sont prêtes à verser des dédommagements si le chef du gouvernement sort acquitté ou innocenté de cette affaire.
Cette plainte faite des dix associations est, selon Abderrahim Jamaï, la première de son genre : « Il n’y a pas d’antécédent de plainte concernant le chef du gouvernement ».
Détermination des associations féminines
L’avocat rappelle toutefois un cas relativement proche, dans lequel il était lui-même impliqué. En août 2013, A. Jamaï en effet avait déposé plainte au nom d’Amnesty International contre l’ex-ministre de l’Intérieur, Mohand Laenser, engageant la responsabilité de ce dernier sur la répression de la manifestation contre la libération du pédophile Daniel Galvan. Cette plainte était restée sans suite.
Dans ces démarches judiciaires, le collectif associatif affiche sa détermination et menace d’alerter le Conseil international des droits de l’Homme si aucune suite n’est donnée à l’affaire.
‘feministes’ plutôt non?