En vue de la visite de John Kerry au Maroc, l’ONG Reporter Sans Frontières (RSF) a adressé une lettre au Secrétaire d’Etat américain dans laquelle elle dénonce les limites de la liberté de la presse au royaume.
Dans cette lettre signée par le secrétaire général de l’organisation, Christophe Deloire, RSF invite John Kerry à discuter avec son homologue marocain, Salahedinne Mezouar, des différentes entraves à la liberté de la presse dans le royaume.
Le cas Ali Anouzla
Une attention particulière est accordée au cas du journaliste Ali Anouzla interpellé en septembre dernier pour la publication d’une vidéo d’Al Qaeda au Maghreb sur le site d’information Lakome. RSF considère que les procédures judiciaires concernant cette affaire ainsi que la fermeture des versions arabophones et francophones du site sont le « résultat de décisions politiques et arbitraires et constituent donc une grave violation du droit à l’information ». Selon l’ONG, le cas d’Ali Anouzla et de Lakome constitue « une menace pour tous les medias indépendants au Maroc ».
RSF réclame une dépénalisation des délits de la presse
Autre cheval de bataille pour RSF, les reformes législatives dans le domaine de la presse. Pour l’ONG, les délits de la presse doivent être « dépénalisés » dans le Code la presse ainsi que dans le Code pénal marocain. A noter que le ministre de la communication, Mustapha El Khalfi, avait annoncé que la prochaine version du Code de la presse n’allait plus inclure de peines privatives de libertés. Néanmoins, le porte-parole du gouvernement n’a pas mentionné une éventuelle modification du Code pénal. RSF réclame une clarification des textes de loi concernant les délits d’ « injures» et d’ « injures graves ».
La fin des « lignes rouges »
L’ONG souhaite également une « élimination des « lignes rouges » imposées par la loi ou la pratique concernant la couverture de sujets tels que la monarchie, l’Islam et l’intégrité territoriale ainsi que la fin des interdictions de publications pour blasphème ».
RSF préconise la mise en place d’un « mécanisme indépendant et transparent chargé de remettre les cartes de presse et accréditations aux journalistes marocains et étrangers travaillant pour des medias nationaux et internationaux ». Un autre mécanisme chargé « d’allouer les subventions de l’état aux medias, […] la publicité et la […] régulation de la presse écrite et audiovisuelle » est également réclamé par l’ONG ».
Pour rappel, John Kerry doit visiter le Maroc dans le cadre du dialogue stratégique entre les Etats-Unis et le royaume.
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