success story
En partenariat avec
Agriculture

Une fertilisation adaptée
et sur mesure pour une
meilleure pomme de terre

Très technique comme culture, la pomme de terre a besoin d’un sol bien nourri en potassium, en phosphate et en azote pour pousser dans de bonnes conditions. Partenaire historique de l’agriculture nationale, le Groupe OCP demeure fortement mobilisé pour accompagner au plus près les agriculteurs marocains, à travers la promotion de la fertilisation raisonnée, levier indispensable pour développer la filière et accroître sa rentabilité durablement, et ce, dans le cadre d’une approche partenariale avec l’ensemble des acteurs de la filière agricole. Rencontre avec l’un d’eux : Mohamed, 49 ans.

A Mâaziz, une petite commune rurale de la région de Rabat-Salé-Kénitra, une dizaine de travailleurs s’activent en ce mois de juillet dans les champs, sous un soleil de plomb, pour récolter les pommes de terre plantées trois mois et demi auparavant. Sous la supervision de Si Mohamed, le propriétaire des lieux, et de son bras droit Abdessadek, ils remplissent soigneusement des caisses qui sont chargées ensuite dans le camion qui les transportera jusqu’au souk hebdomadaire locale.

“Celles-ci sont destinées au marché de Sidi Slimane où elles seront vendues”, nous indique Mohamed, 49 ans, agriculteur depuis ses 15 ans.
“Je suis encore très jeune”, s’amuse-t-il à nous dire. Pour les commercialiser, il fait le souk quatre fois par semaine, tous les mardis, mercredis, vendredis et samedis. “J’ai l’impression de cultiver de la pomme de terre depuis toujours. C’est mon père qui m’a transmis ce métier à la base”, explique l’homme. “Il a acheté ces terres il y a longtemps, il y a construit un puits et Dieu ne nous a apporté que du bon. Aujourd’hui, son âge et son état de santé ne lui permettent plus de s’occuper de la terre comme avant. Mon frère travaille en ville. Du coup, je m’occupe maintenant des lieux. Mon fils de 17 ans m’aide aussi en cette période où ses cours sont terminés”, poursuit-il.

L'agriculteur Si Mohamed supervisant le chargement des caisses remplies de pommes de terres dans son camion.

L'ingénieur agronome Abdellah Hamma en discussion avec les travailleurs du champs de pommes de terre.

Une culture importante dans la région

Au Maroc, la culture de la pomme de terre est présente dans plusieurs régions et occupe environ 60 000 hectares de surface. Dans la région, la culture de pomme de terre peut se faire sur deux cycles par an. La première plantation se fait entre février et mars et la seconde entre août et septembre. Sur les dizaines de variétés répertoriées dans le catalogue de l’Office national de la sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), Mohamed a choisi de cultiver la Manitou. Son tubercule, ovale de forme, rouge rosé de peau, a une chair jaune à la texture fondante, particulièrement appréciée en cuisine. Sa première plantation de l’année s’est faite le 17 mars dernier. “Normalement, on commence la plantation vers mi-février. Mais cette année, le climat nous a joué des tours. Les pluies enregistrées durant cette période nous avaient empêchés de travailler. Il y avait trop de boue et aucune plantation n’était possible”, se souvient l’agriculteur de Mâaziz. “C’était pour la bonne cause au final, la pluie de cette année a eu de bonne retombées sur notre production”. Si les précipitations enregistrées lors de cette campagne agricole ont contribué à l’amélioration de la production de Mohamed, ce n’est pas seulement grâce à ces dernières.
Cette année, Mohamed a changé beaucoup de choses dans sa façon de cultiver la pomme de terre, à commencer par les engrais qu’il utilisait pour nourrir son sol. “C’est la première fois que j’essaie des engrais NPK Blend spécifiques à la région et à la culture de la pomme de terre”, se félicite-t-il. Le Groupe OCP l’a accompagné pour l’adoption de ces engrais adaptés et ce, dans le cadre de la mise en œuvre de son dispositif de proximité qui vise à fournir une offre intégrée accessible aux agriculteurs, basée sur les services de vulgarisation en matière de recherche scientifique et de connaissances, de formation, de suivi terrain et d’accompagnement.

Le point de départ

Le ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts et le Groupe OCP ont initié le projet de carte de fertilité des sols du Maroc avec quatre objectifs : la connaissance de la fertilité des sols cultivés du Maroc en vue d’une fertilisation raisonnée des cultures, le développement d’un système innovant de conseil en fertilisation, la mise en place d’une solution interactive sur les ressources en sols et leurs principales caractéristiques, et enfin la proposition de formules régionales pour la fertilisation des cultures, à partir des analyses de sols effectuées dans le cadre du projet et des exigences des cultures. Les résultats sont satisfaisants. Plus de 33 000 échantillons ont été analysés. Aussi, grâce à la carte de fertilité, l’agriculteur dispose gratuitement d’une base de données sur le site “fertimap.ma” lui donnant accès à la quantité de matière organique, le niveau de pH au sol, la classe et la quantité d’engrais recommandés. Le ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts à travers ses structures dédiées a mis en place des programmes et des actions de conseil agricole sur l’ensemble du territoire national afin de permettre aux agriculteurs de prendre connaissance des recommandations de la carte de fertilité et d’adopter les meilleures pratiques agricoles. Outre la recommandation pour les cultures de maraîchage, le consortium scientifique en charge de la réalisation de la carte, qui compte l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), l’Institut agronomique et vétérinaire Hassan II et l’École nationale d’agriculture de Meknès, a proposé des formules régionales adaptées pour les cultures céréalières, légumineuses et l’olivier. Sur la base des recommandations scientifiques issues de la carte de fertilité et des analyses des sols, OCP et ses partenaires fabricants et distributeurs d’engrais collaborent en permanence pour produire les formules NPK Blend régionales adaptées. OCP fournit les intrants en P (en sa qualité de producteur), en N et en K au besoin aux fabricants distributeurs.

nous lui avons recommandé la
formule npk blend la plus adaptée aux
besoins de son sol et de sa culture

“Lorsque nous parlons de fertilisation raisonnée de la pomme de terre, nous parlons d’un programme intégral de fertilisation. Ce programme compte des engrais de fond et des engrais de couverture. L’engrais de fond permet d’enrichir le sol en éléments nutritifs comme le phosphore, la potasse et une partie des besoins en azote. Nous le fournissons au sol dès l’installation de la culture pour assurer un bon départ de la culture”, nous explique de son côté Abdellah Hamma, ingénieur agronome au sein de l’équipe marché local-Farming Dev au Groupe OCP. “Pour ce qui est des engrais de couverture, la fertilisation se fait au moment opportun selon les besoins des plantes qui peuvent évoluer en fonction du stade de la culture”, poursuit-il.

La première rencontre avec Mohamed

Elle remonte à 2018. Le premier contact entre les deux hommes s’est fait pendant une journée de formation sur la culture de la pomme de terre, organisée en février 2018 par OCP. Les agriculteurs de la région qui font cette culture ont été invités à la formation. “Mohamed l’a suivie avec beaucoup d’intérêt. A la fin de la formation, il est venu nous voir. On a bien échangé autour de ce qu’il faisait et comment il cultivait. 10 jours après, je suis revenu sur place pour identifier de plus près ses besoins”, explique-t-il.
Avec ses collègues, Abdellah a fait un premier prélèvement de sol qu’il a fait analyser dans un laboratoire spécialisé. Une fois les résultats disponibles, “nous avons formulé la recommandation scientifique de l’engrais qui lui était nécessaire et apporté les engrais de fond et de couverture dont le sol et la culture avaient besoin”, explique l’ingénieur agronome, lui-même fils d’agriculteurs. La conversion entre les résultats et la formule ne prend pas beaucoup de temps. “Cela se fait d’abord avec une analyse des besoins de la plante de pomme de terre puis une confrontation de ces besoins aux résultats de l’analyse de sol”. L’équipe s’est ensuite rendue chez l’agriculteur pour lui proposer une formule adaptée à sa culture. “Après nous avoir fourni les NPK adaptés (engrais ternaires composés de trois éléments : le phosphore, l’azote et le potassium), ils ont fait le suivi avec nous. Aujourd’hui, je suis ravi du résultat qui est, grâce à Dieu, déjà palpable”, souligne Mohamed. Même s’il est encore tôt pour déterminer quelle sera sa production durant cette première campagne, l’agriculteur, optimiste, a déjà des estimations : il s’attend à un rendement global de plus de 50%. Depuis février dernier, Mohamed a changé beaucoup de choses dans son comportement avec le sol, mais ce qui a surtout impacté sa production, c’est le changement d’engrais. “Il avait l’habitude de travailler avec des engrais pas forcément adaptés à son sol, sa culture et au rendement cible. Avec les NPK Blend adaptés à la culture de la pomme de terre, il a pu accroître ses rendements tout en préservant son sol” explique Abdellah.

La pomme de terre c'est des tubercules
qu'on récolte dans le sol, une connaissance
pertinente du stade optimum de récolte
permet d'améliorer nos rendements
quantitativement et qualitativement

Selon Mohamed, Abdellah se rend en moyenne deux à trois fois par mois chez lui pour voir l’état de ses cultures et faire le suivi de très près avec lui et ses équipes.

Les plateformes de démonstration OCP : Voir pour croire

L’engagement d’OCP est axé sur la promotion des meilleures pratiques agricoles, techniques et de gouvernance, et en particulier la fertilisation raisonnée comme véritable levier pour améliorer la productivité et préserver les ressources naturelles. Cet engagement se traduit par une multitude d’offres, de services et de solutions : approvisionnement du marché notamment en engrais phosphatés, renforcement des capacités de l’agriculteur comme réel agent de changement, développement et mise en place d’un dispositif de proximité axé sur la vulgarisation de la démarche scientifique comme levier incontournable pour une agriculture prospère et durable. Dans un souci de mettre en avant des success stories nationales et afin de créer une émulation collective et positive parmi les agriculteurs, OCP a mis en place un dispositif de proximité qui vise à fournir une offre intégrée accessible aux agriculteurs basée sur les services de vulgarisation en matière de recherche scientifique et de connaissances, de formation, de suivi terrain et d’accompagnement. Les plateformes de démonstration font partie intégrante de ce dispositif d’accompagnement terrain et visent à stimuler l’intérêt des agriculteurs en fournissant des preuves tangibles de l’effet des pratiques de fertilisation intégrée à travers des parcelles de démonstration.

Le Groupe OCP a organisé une multitude d’actions d’accompagnement et de formation aux champs au profit des fellahs de la région. Plusieurs volets et étapes de cette culture ont été abordés, dont la plantation, les techniques d’irrigation, la préparation des semences et la récolte. “La pomme de terre c’est des tubercules qu’on récolte dans le sol, une connaissance pertinente du stade optimum de récolte permet d’améliorer nos rendements quantitativement et qualitativement”, rappelle Abdellah Hamma. En ce qui concerne l’irrigation qui dépend beaucoup de la “demande climatique”, les agriculteurs ont reçu une formation sur les techniques de pilotage de l’arrosage sur le terrain.

Risque de maladies

Autres formations dispensées, le traitement des maladies bactériennes, fongiques ou virales qui risquent d’atteindre la culture de la pomme de terre. Celle-ci est, en effet, très sensible aux maladies cryptogamiques, bactériennes et à certains ravageurs. Dans le monde, le nombre de maladies qui risquent d’affecter cette culture est estimé à 160 dont au moins une cinquantaine dues à des champignons. Si elles ne sont pas traitées au bon moment, elles peuvent engendrer des dommages importants allant jusqu’à la destruction totale de la récolte. Au Maroc, la culture de pommes de terre a été touchée cette année par le mildiou, une maladie cryptogamique causée par un champignon très répandu dans le monde. “Pendant la formation, nous avons fait venir les fellahs pour qu’ils voient de leurs propres yeux et comprennent comment cette maladie s’exprime et qu’ils apprennent eux-mêmes à la diagnostiquer dès les premiers signes”, indique Abdellah Hamma. “Si la maladie n’est pas détectée dés son début d’apparition, elle se développera et sera plus difficile à combattre”, prévient le spécialiste. Après cette formation, Mohamed, dont les plantations ont aussi été touchées par la même maladie, a développé le réflexe d’aller voir les feuilles de sa culture de plus près afin de mieux orienter ses traitements. Et là encore, des risques existent. “Lorsque nous traitons une plantation contre une maladie, nous mélangeons le produit de protection des plantes avec de l’eau. Des fois, même si le produit en question est excellent, l’acidité, la dureté ou l’alcalinité de l’eau peuvent faire en sorte que le produit ne soit plus efficace. Pour éviter ce risque, on leur ramène des outils pour mesurer le pH de l’eau utilisée dans les traitements, des techniques d’amélioration de l’eau...”, a fait savoir l’ingénieur agronome. Mohamed a aujourd’hui “acquis le recul qu’il faut pour une bonne observation de ses plantes et des bonnes conditions d’application des produits, engrais fertilisants et de la protection des plantes”.
Cette initiative vise à renforcer les capacités des agriculteurs pour en faire de vrais agents de changement. Elle témoigne de l’engagement d’OCP en faveur du développement durable de la filière, un engagement qui se traduit par une offre intégrée qui vient renforcer les initiatives nationales visant à promouvoir une agriculture prospère et durable.

Le dispositif de proximité d’OCP est un programme agile et multimodal. Il vise à former les agriculteurs et à les assister à adopter les meilleures pratiques agricoles. Il comprend :

1

Laboratoire mobile qui se déplace dans plusieurs régions agricoles du royaume et dont les activités principales sont le prélèvement des échantillons des sols, l’analyse des sols et la recommandation de formules et restitutions

2

Formations : une série de séminaires visant à renforcer les capacités des agriculteurs dans différents domaines : cultures, conduites techniques, retour sur investissement, nouvelles technologies...

3

Plateformes de démonstration : plateformes de démonstration réunissant agronomes OCP, formateurs et agriculteurs volontaires dans une parcelle agricole visant l’adoption des meilleures pratiques agricoles.