A proximité d’El Jadida, le Parc d’exposition Mohammed VI accueille, depuis 2015, le Salon du cheval. Cet espace de 54 hectares, édifié par la SOREC selon les normes internationales en la matière, fait office de référence nationale. De par son accessibilité, son adaptabilité, mais aussi son esthétique, il dispose de tous les atouts lui permettant d’accueillir de nombreux évènements d’envergure.
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ous les chaleurs estivales qui jouent les prolongations en ce début d’automne, les ouvriers du Parc d’exposition Mohammed VI d’El Jadida s’activent. Chaque zone de ce complexe de 54 hectares est en ébullition, alors que se répand le doux parfum de la verdure environnante. Il y a aussi cet air marin, venu de l’océan Atlantique qui rafraîchit les ouvriers montant les gradins sur lesquels prendront place les milliers de personnes attendues pour le Salon du cheval qui s’ouvre le 16 octobre prochain.
Si un tel évènement représente pour certains un véritable défi du point de vue de la logistique, le staff du Parc d’exposition Mohammed VI ne semble pas impressionné le moins du monde. “Le Salon du cheval est l’un des évènements les plus exigeants en termes d’équipements, mais nous disposons déjà de toute l’infrastructure pour en garantir le succès. Organiser un autre évènement paraît facile à côté”, affirme Nabil Bentayeb, chargé de l’exploitation et de la maintenance du Parc d’exposition Mohammed VI. Pour nous le prouver, il nous fait visiter ce qu’il présente, à raison, comme le “meilleur parc d’exposition au Maroc”.
C’est dans le parking situé à l’extrémité du complexe que débute notre visite. Sur les lieux, les places de parking s’étendent à perte de vue. “Le Parc dispose de 2500 places, dont 1100 de parking contrôlé”, expose Saloua Laaouina, responsable infrastructures à la SOREC.
Le Parc dispose aussi d’un parking VIP de 52 places et d’un autre pouvant accueillir “une cinquantaine d’autocars”. “Il n’existe pas de telles capacités d’accueil ailleurs au Maroc.
D’autant que les autres parcs d’exposition sont généralement situés en centre-ville”, poursuit Nabil Bentayeb.
En effet, le Parc d’exposition Mohammed VI se situe au-delà de la ceinture verte entourant El Jadida, plus précisément sur le tronçon routier reliant l’ancienne Mazagan à Azemmour. Depuis Casablanca, il faut compter une cinquantaine de minutes pour rejoindre le centre d’expositions via l’autoroute A1.
Pour les hôtes internationaux venant de l’aéroport Mohammed V, le trajet est légèrement plus long. Un handicap pour le Parc? Certainement pas, estime Nabil Bentayeb.
“Cela permet d’éviter les embouteillages auxquels les visiteurs doivent faire face en cherchant à rallier Casablanca. Qui plus est, ici on peut respirer de l’air frais”, glisse le chargé de l’exploitation et de la maintenance du parc, en pointant du doigt l’horizon marin.
En train, il faut compter un peu plus de 50 minutes depuis la gare de Casablanca Oasis pour atteindre la Halte d’Azemmour. La liaison entre cette station ferroviaire et le Parc d’exposition Mohammed VI peut être assurée en une dizaine de minutes par “une navette entre la gare et le parc d’exposition lorsqu’un évènement le requiert”, assure Saloua Laaouina.
L’hébergement est un autre atout du Parc. Les visiteurs souhaitant prolonger leur séjour dans l’ancienne Mazagan, peuvent séjourner dans l’un des cinq établissements hôteliers de la ville, dont les tarifs sont adaptés à tous les budgets. Avec deux hôtels cinq étoiles, un quatre étoiles, un trois étoiles et un autre deux étoiles, plus de 800 chambres sont disponibles pour les visiteurs de l’ancien comptoir portugais.
Nous finissons par accéder au parc d’exposition où la “MoroccanTouch” voulue par les architectes commissionnés par la SOREC saute aux yeux. Alors que nous marchons sur un parvis piétonnier au motif zellige, une imposante pergola s’étendant sur un hectare se dresse devant nos yeux. Au-delà de la simple prouesse esthétique, la structure offre une zone ombragée bienvenue par temps de chaleur.
“Nous étions conscients des contraintes climatiques”, nous déclare Omar Alaoui, architecte associé au cabinet Valode&Pistre pour ce projet.
L’agence parisienne est spécialiste des grands équipements puisqu’elle a signé plusieurs références internationales comme le Parc d’exposition de Shenzen, considéré comme le plus grand au monde, et a géré le projet de transformation de la Gare du Nord à Paris.
Au moment où nous nous apprêtons à passer sous l’ombre de la pergola géante Nabil Bentayeb attire notre attention sur un détail: non loin d’un emplacement prévu pour un guichet, l’un des trois ascenseurs dédiés aux personnes à mobilité réduite a été installé. Un peu plus loin, un sentier a été aménagé pour permettre aux personnes munies de poussettes ou de fauteuils roulants de se rendre au niveau de l’espace qui accueille l’un des évènements phares du Salon du cheval, le concours de tbourida.
Une surface en plein air pouvant servir de “test track pour les automobiles, ou encore des engins de travaux publics pour accueillir un salon du BTP”. Impossible en voyant cet espace, et les 70 000 m² de zone d’exposition, de ne pas imaginer l’organisation de salons dédiés à l’aérien, au bâtiment, ou encore à la logistique au Parc d’exposition Mohammed VI. Une liste qu’il est encore possible d’allonger au gré des désirs des exposants. De plus, le complexe dispose d’une zone de stockage de 6000 m² en sous-sol et est doté d’un monte-charge permettant de déplacer des objets pesant jusqu’à cinq tonnes.
“Nous avons conçu un espace où l’adaptabilité était de mise, et qui respecte toutes les normes internationales en termes de sécurité. Au-delà des considérations esthétiques, tout a été fait dans ce sens. Ce projet a été conçu dans le but de rendre ce salon d’exposition autonome qu’il s’agisse d’approvisionnement en eau ou en électricité”, expose l’architecte Omar Alaoui.
En effet, le Parc d’exposition Mohammed VI dispose d’un groupe électrogène, et peut également assurer son propre approvisionnement en eau grâce à un réseau complexe situé dans le sous-sol du Parc. “L’accès à ces ressources est entièrement protégé”, nous assure la responsable infrastructures à la SOREC, Saloua Laaouina.
Au moment de pénétrer dans le cœur du Parc, le bâtiment A, un léger frisson nous parcourt l’échine. “La zone édifiée est entièrement climatisée”, signale Nabil Bentayeb qui nous emmène au deuxième étage de l’édifice. Les portes de l’ascenseur s’ouvrent sur un espace pouvant faire office de salle de réunion et de bureau. Au total, 20 espaces entièrement modulables pouvant accueillir entre 47 et 400 personnes sont prévus à cet effet. A quelques pas de là, les agents de sécurité ont les yeux rivés sur une multitude d’écrans. “Les images provenant des 200 caméras réparties sur le complexe sont diffusées sur 24 écrans. Elles sont accessibles à tout moment en cas de problème”, nous explique Saloua Laaouina avant d’ajouter que “pour le Salon du cheval , 32 caméras supplémentaires ont été installées pour surveiller les écuries”.
Les caméras ne constituent qu’une partie de la gestion technique centralisée (GTC) située dans cette zone et depuis laquelle le staff du Parc peut notamment contrôler la sonorisation des halls du site, les ascenseurs, l’ouverture des accès au site ainsi que les systèmes de désenfumage en cas d’incendie.
Nos pas nous mènent ensuite vers l’un des deux halls d’exposition du Parc Mohammed VI. Nous nous perdons dans l’immensité de cet espace de 9470 m² disposant d’une hauteur libre de 9 mètres. L’espace sert de scène pour les cavaliers lors du Salon du cheval, mais peut également être adapté en théâtre pour de grands rassemblements culturels, ou encore accueillir une multitude de stands en fonction des besoins.
Des structures permettant le raccordement au réseau électrique et d’évacuation des eaux du Parc sont prévues. Lié par une maille aérienne et situé à quelques pas du premier, le deuxième hall d’exposition ( d’une superficie de 9260 m²) en bénéficie également. Autre atout, l’absence de poteaux sur une surface de 72 mètres au milieu des halls qui est très appréciée par les organisateurs de tout type d’événements grand public. “Le Parc peut accueillir tout type d’évènements simultanément. Que ce soit un salon dédié à l’automobile, l’alimentaire ou ou un évènement culturel.
L’infrastructure peut être adaptée à tous les besoins”, assure notre guide. Par le passé le complexe a accueilli, en plus du Salon du cheval, la course des 15 kilomètres de Mazagan, un conseil national du RNI mais également les Assises des avocats du Maroc.
Pour accueillir de tels évènements, la sécurité doit être à la hauteur. En plus des caméras, chaque zone édifiée du Parc dispose d’issues de secours et de capteurs infrarouges détectant tout signal de fumée. En cas d’incendie, la sécurité est également aidée par les 250 skydomes répartis à travers le site qui permettent d’assurer le désenfumage. Un système “unique ” en son genre au Maroc. “En termes de sécurité, les technologies répondent aux critères internationaux. Qu’il s’agisse de construction, d’aération, de sécurité et même les matériaux utilisés. Quelle que soit la nature de l’évènement, il y a le nombre de dégagements suffisant pour évacuer les visiteurs, quel que soit leur nombre”, souligne Saloua Laaouina.
“Un poste de sécurité disposant d’un pupitre incendie avec un accès à la gestion technique centralisée a été installé pour la Protection civile. Un poste de commandement central a également été mis à la disposition de la Gendarmerie royale pour y installer son dispositif”, liste Saloua Laaouina.
Notre tour du Parc Mohammed VI se conclut au 3e étage du Hall A. Depuis le restaurant Panorama, qui peut accueillir jusqu’à 500 personnes, nous pouvons admirer la vue donnant sur la pergola, la forêt environnante, mais aussi l’océan qui se dessine à l’horizon. Un paysage qui permet d’oublier, l’espace de quelques instants, la chaleur de l’été indien.
Les visiteurs du parc d’exposition Mohammed VI disposent d’une multitude de choix pour séjourner à El Jadida. L’ancien comptoir portugais offre un choix varié d’hôtels dont les prix sont adaptés à toutes les bourses.
El Jadida dispose de nombreux restaurants, snacks pour satisfaire tous les palets gourmands et toutes les bourses. L’ancienneMazagan étant une ville côtière, faire l’impasse sur les mets venus de l’océan relèverait presque du sacrilège. La viande rouge en provenance de larégion de Doukkala vaut également le détour.