Maroc-Espagne : quand Albares tente de rassurer les Canaries des bénéfices de la normalisation des relations

Les îles Canaries verront chuter le nombre d’immigrants clandestins en provenance du royaume, outre la possibilité d’établir des liaisons maritimes entre le Maroc et l’archipel espagnol, a plaidé le chef de la diplomatie espagnole.

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Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares. Crédit: José Manuel Albares / Twitter

Cette nouvelle étape de coopération, de transparence et d’absence d’actions unilatérales est bonne pour les îles Canaries”, a plaidé, hier, le ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel Albares, devant le Sénat de son pays.

Albares s’est félicité de la diminution de 78 % d’immigrants irréguliers arrivés aux îles Canaries, depuis l’adoption de la déclaration conjointe entre les dirigeants des deux royaumes, le 7 avril dernier.

“Une bonne chose”

Pour le diplomate, ce nouveau cadre des relations entre les deux pays voisins permettra “d’explorer, si on le souhaite, des liaisons maritimes entre les Canaries et le Maroc”, ce qui, ajoute-t-il, “est une bonne chose”.

Le ministre, attendu aux Canaries jeudi prochain, a assuré que le gouvernement de l’archipel sera “étroitement impliqué” dans le processus de délimitation des eaux territoriales, notamment durant la réunion du groupe de travail mixte pour la délimitation des eaux territoriales dans la façade atlantique. “En cas de chevauchement des eaux revendiquées, la délimitation ne peut se faire que par des accords”, a-t-il tenté d’apaiser les Canariens.

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Albares reconnaît donc à Rabat son droit de délimiter ses eaux, mais en mettant en garde contre toute atteinte aux intérêts de son pays : “Le gouvernement espagnol se réserve toutes les actions envisagées dans la Convention sur le droit de la mer pour préserver ses intérêts.”

“Aspiration expansionniste”

Redoutant une aspiration expansionniste du Maroc envers les Canaries, certains députés espagnols ont revendiqué une garantie du respect de la souveraineté de l’Espagne sur son archipel atlantique, par le Maroc. Pour Albares, il s’agit d’“un débat superflu”, car “l’espagnolité des îles Canaries est une évidence”.

De son côté, le consul général du Maroc aux îles Canaries, Ahmed Moussa, a confirmé fin avril à la radio locale Cadena SER que Rabat a toujours reconnu “l’espagnolité” de l’archipel. “Ma présence ici, en qualité de consul marocain aux îles Canaries, signifie en droit que nous reconnaissons la souveraineté espagnole”, a-t-il précisé.