Le Hezbollah et ses alliés perdent la majorité au Parlement libanais

Grande surprise au Liban : le plus grand bloc parlementaire du pays, mené par le puissant mouvement armé du Hezbollah, a perdu sa majorité au Parlement, selon les résultats définitifs des élections législatives annoncés ce 17 mai par le ministre de l’Intérieur, Bassam Mawlawi.

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Le ministre libanais de l'Intérieur, Bassam Mawlawi, prend la parole lors d'une conférence de presse pour annoncer les résultats définitifs de certaines circonscriptions lors des élections législatives au Liban, le 16 mai 2022. Crédit: Louai Beshara / AFP

Le plus grand bloc parlementaire du Liban, mené par le puissant mouvement armé du Hezbollah, a perdu sa majorité au Parlement, selon les résultats définitifs des élections législatives annoncés ce mardi 17 mai par le ministre de l’Intérieur.

Le mouvement chiite et ses alliés politiques qui avaient le soutien d’environ 70 des 128 députés du Parlement sortant n’ont pas obtenu les 65 sièges nécessaires pour conserver une majorité après les élections législatives de dimanche. Les candidats issus de la contestation populaire de 2019 ont quant à eux obtenu au moins 13 sièges au Parlement.

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Fait inédit, deux candidats indépendants ont réussi à décrocher au Liban-Sud un siège qui était détenu par les alliés du Hezbollah depuis trois décennies. Les Forces libanaises, parti chrétien qui fait partie de la classe politique quasiment inchangée depuis trois décennies et fermement opposé au Hezbollah, a déclaré avoir obtenu au moins 18 sièges, contre 15 sièges en 2018.

Faiseurs de roi

Le scrutin s’est tenu dans un pays plongé dans la pire crise socio-économique de son histoire, imputée par une grande partie de la population, par des organisations internationales et par plusieurs pays étrangers à la corruption et à l’inertie de la classe dirigeante, inchangée depuis des décennies.

Alors que le pays est plongé dans une très grave crise économique, aucune mesure de redressement n’a été entreprise par la classe dirigeante accusée de laisser couler le pays.

Dans ce contexte, les candidats indépendants, issus du mouvement de contestation déclenché en octobre 2019 et qui a duré quelques mois pour réclamer le départ de la classe politique, ont réalisé de bons scores, avec au moins 13 candidats ayant obtenu des sièges au Parlement.

D’après des observateurs, ces derniers pourraient se ranger dans l’opposition aux partis traditionnels et se positionner en faiseurs de roi pour la formation du nouveau gouvernement.

(avec AFP)