Arrestations : les dé-jeûneurs dans la ligne de mire

L’interpellation, dans deux cafés casablancais, d’une trentaine de jeunes pour avoir rompu le jeûne pendant ramadan suscite émoi et indignation. Outre des méthodes policières jugées humiliantes, collectifs et militants pour les libertés individuelles s’accordent à dénoncer l’article 222 du Code pénal, “liberticide et absurde”.

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La grande majorité des cafés et des restaurants ouverts pendant le ramadan ne servent que les non-musulmans. Les rares qui dérogent à la règle sont rappelés à l’ordre, eux et leurs clients. Crédit: AFP

Casablanca, le 27 avril. Alors que ramadan est près de toucher à sa fin, une trentaine de jeunes, femmes et hommes, sont attablés au café La Cadence, sur le boulevard d’Anfa. Ils sont loin d’imaginer qu’ils vont finir au poste, en vertu de l’article 222 du Code pénal qui punit “d’un à six mois de prison et d’une amende de 200 à 500 dirhams” quiconque “notoirement connu pour son appartenance à la religion musulmane, rompt ostensiblement le jeûne dans un lieu public pendant le temps du ramadan, sans motif admis par cette religion”. Quelques mètres plus loin, au Starbucks, les clients masculins “d’apparence musulmane” connaissent le même sort. Bien que tous les clients soient sortis libres du commissariat – mais sous la menace de poursuites–, le coup de filet scandalise.

Des femmes arrêtées dans le…

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