Archéologie : une première fouille maroco-israélienne dans la province de Tata

Une fouille archéologique et une action de restauration d’urgence de la synagogue ont été menées par une équipe maroco-israélienne la semaine passée dans la province de Tata.

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Premières fouilles archéologiques maroco-israéliennes dans la synagogue d’Aguerd dans la province de Tata, région de Souss-Massa.

Une équipe internationale maroco-israélienne a procédé, pour la première fois au Maroc, à une fouille archéologique commune dont l’objet était la synagogue d’Aguerd située dans la commune de Tamanart, province de Tata, dans la région de Souss-Massa, du dimanche 21 novembre au jeudi 25 novembre. Selon un communiqué de l’équipe parvenu à TelQuel, l’opération s’est faite avec le soutien du ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mehdi Bensaid, et « a été rendue possible grâce au soutien financier du Centre Chaim Herzog pour les études et la diplomatie du Moyen-Orient dirigé par la professeure d’anthropologie Orit Ouaknine de l’université Ben Gourion du Néguev ».

Témoins des siècles

“L’équipe a collecté un important matériel archéologique et notamment des fragments de manuscrits dispersés à même le sol de la synagogue suite à des effondrements et des actes de pillage. L’ensemble des éléments a été entreposé à Agadir sous l’autorité de la direction régionale de la culture”, indique le communiqué.

La même source ajoute que “cette intervention a été complétée par une action de restauration d’urgence de la synagogue, mais aussi des bâtiments limitrophes sous l’autorité de l’architecte Salima Naji.

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Ces fouilles, menées par le professeur Saghir Mabrouk de l’Institut national des sciences de l’archéologie et du patrimoine de Rabat (INSAP) et le professeur Yuval Yekuteli de l’université Ben Gourion du Néguev, en Israël, “s’inscrivent dans le cadre d’un programme scientifique pluriannuel sur le patrimoine judéo-marocain des régions atlassiques et sahariennes du Maroc”, poursuit le communiqué.

Ce programme mobilise des archéologues, des anthropologues, des historiens et des géographes pour mieux comprendre les trajectoires des communautés juives marocaines sur le temps long.

Patrimoine partagé

Le communiqué ajoute que “cette recherche s’inscrit dans une démarche participative qui vise à associer les communautés, les élus, les représentants de l’autorité et toutes les composantes de la société civile afin de s’assurer que ce patrimoine reste un patrimoine partagé”.

Le vendredi 26 novembre, l’ensemble de l’équipe a présenté sa méthode et ses premières actions dans la salle de conférence de la synagogue d’Agadir à l’invitation d’Hervey Lévy, secrétaire exécutif de la communauté israélite d’Agadir, en présence de Ahmed Hajji, wali de la région Souss-Massa.

Pour cette première étape qui vise à établir une méthodologie scientifique d’intervention, David Goeury, enseignant-chercheur à Sorbonne Université, a établi un protocole de mobilisation des parties prenantes selon les modalités internationales du principe des sciences ouvertes.