Cryptomonnaies : Coinbase, la plateforme qui fait exploser la bourse américaine

Coinbase, la plateforme américaine d’échange de cryptomonnaies, vient de faire son entrée en bourse. Une entrée fracassante qui a défrayé la chronique et fait de la plateforme l’une des entreprises les plus cotées en bourse. Retour sur ce qui a fait le succès de cette plateforme.

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Chris Delmas / AFP

Ce 14 avril, Coinbase, une plateforme d’échange de cryptomonnaies permettant d’acheter, de vendre et de stocker des cryptoactifs, a fait sa grande entrée en bourse. Avec une valorisation à 86 milliards de dollars pour son premier jour à Wall Street, l’entreprise américaine efface le précédent record de 81 milliards établi par Facebook en 2012. Un début gagnant pour l’entreprise dont l’action a terminé à 328,28 dollars. Chiffre impressionnant donc pour un début qui l’est tout autant. Mais qu’est-ce qui a fait le succès de cette plateforme ?

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Aux origines de la hype 

Fondée en 2012 à San Francisco (Californie) par Brian Armstrong, 38 ans, ancien ingénieur chez Airbnb et Fred Ehrsam, ex-trader de Goldman Sachs, Coinbase compte 43 millions de clients dans plus de cent pays et permet d’acheter et de vendre une cinquantaine de cryptomonnaies, dont le Bitcoin et l’Ether. Un système d’achat et revente des plus simples mais qui vaut une fortune.

Ainsi, Armstrong, qui détient 21 % des parts de la plateforme et occupe le poste de PDG, devrait prochainement intégrer la liste des cent hommes les plus riches du monde établie par le magazine économique Forbes, selon le Wall Street Journal.

Une fortune qu’il doit à la popularité grandissante du Bitcoin. Les revenus de Coinbase dépendent en effet substantiellement des prix des crypto-actifs et du volume des transactions effectuées sur sa plateforme. Avec le Bitcoin qui gagne ses lettres de noblesse depuis plusieurs mois, que ce soit auprès d’entreprises comme Tesla, qui permet à ses clients d’acheter une voiture électrique avec cette monnaie, de banques comme Morgan Stanley, qui rend la devise accessible à ses clients les plus riches, ou de services de paiement comme PayPal, qui a décidé d’accepter les transactions en cryptomonnaies, Coinbase peut espérer battre des records en bourse.

Quand le rêve américain se réalise

Qui était assez fou pour croire au Bitcoin, il y a plus d’une décennie ? Brian Armstrong fait partie de ces personnes qui ont très vite perçu dans ce marché une potentielle mine d’or.

C’est ainsi qu’en 2012, à l’âge de 29 ans, Brian Armstrong lance la plateforme Coinbase. À l’époque, la valeur du bitcoin ne dépasse pas les 15 dollars, 5000 fois moins qu’aujourd’hui. Brian Armstrong est parti d’une idée : avoir la prétention de démocratiser cet actif, inconnu à l’époque, et de permettre son échange et son stockage dans un portefeuille virtuel.

En 2017, Brian Armstrong continue sans son partenaire Fred Ehrsam qui quitte le navire. Une aventure solitaire s’annonce alors, où Armstrong n’a qu’une seule obsession : faire fonctionner sa plateforme dans les meilleures conditions.

Objectif atteint. Avec 21 % du capital de Coinbase, l’introduction en Bourse lui promet une place de choix dans les classements Bloomberg et Forbes des plus grosses fortunes mondiales. Ce mercredi, il s’est rapidement retrouvé à la tête de quelque 20 milliards de dollars. Preuve que le rêve américain n’est pas qu’une affaire de films.

Le succès cache une face sombre

On ne connaît que trop la phrase : c’est trop beau pour être vrai. La success-story de Brian Armstrong a tout d’un rêve réalisé qui cache quelques sombres facettes. En effet, la plateforme américaine Coinbase, que l’on présente comme le GAFA du secteur, dispose d’une face peu reluisante.

Disparition des fonds de certains utilisateurs, accès verrouillé pour des raisons inexpliquées, site inaccessible lors des périodes de haute volatilité, service client fantôme, poursuites judiciaires… Voilà le lot de Coinbase.

La plateforme a, par exemple, récemment été épinglée par la CFTC, l’autorité américaine de régulation des marchés à terme et des produits dérivés, qui l’accusait d’avoir fourni des informations “fausses, trompeuses ou inexactes” sur des cryptomonnaies et d’avoir manipulé le marché entre 2015 et 2018.

Sans reconnaître ses torts, l’entreprise s’est acquittée d’une amende de 6,5 millions de dollars et a dû repousser sa date d’entrée à Wall Street.

(avec AFP)