Maroc et États-Unis main dans la main pour lutter contre le trafic illicite de pièces archéologiques marocaines

À travers un communiqué publié sur sa page Facebook, le ministre de la Culture Othmane El Ferdaous a annoncé la signature d’un mémorandum d’entente avec les États-Unis pour protéger le patrimoine culturel marocain contre le trafic illicite. Le ministre en a également profité pour détailler le contenu de deux projets de loi relatifs au patrimoine culturel en cours d’élaboration.

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L'ambassadeur américain au Maroc David T. Fischer et le ministre de la Culture Othmane El Ferdaous, le 14 janvier 2021 à Rabat. Crédit: US Embassy in Morocco

Jeudi 14 janvier à Rabat, le ministre de la Culture Othmane El Ferdaous a signé un mémorandum d’entente en partenariat avec les États-Unis, représentés par Marie Royce, secrétaire d’État adjointe aux affaires éducatives et culturelles. Ce mémorandum, dit MoU, vise à “protéger les biens culturels marocains contre le trafic illicite”, a rapporté le ministre dans un communiqué publié sur sa page Facebook.

“Il s’agit du fruit d’un travail de longue haleine mené avec le concours du ministère des Affaires étrangères, qui prévoit des mesures procédurales pour lutter contre le trafic d’objets archéologiques et ethnographiques du Maroc vers les États-Unis”, indique la même source, tout en précisant que cette démarche fait partie d’un effort plus large en direction des pays du marché de l’art.

Le ministère en profite également pour rappeler qu’une coopération similaire entre le Maroc et la France en octobre 2020 avait permis de récupérer près de 25.000 pièces du patrimoine archéologique national.

Deux projets de loi pour préserver le patrimoine culturel

Par ailleurs, le communiqué annonce également qu’un projet de loi relatif à la protection, la préservation ainsi que la valorisation du patrimoine culturel, matériel et immatériel “a été élaboré par le ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, et est actuellement engagé dans le processus d’adoption”. Une table ronde sur la protection juridique du patrimoine culturel matériel et immatériel sera organisée le 28 janvier à Rabat, en présence de divers universitaires et spécialistes du patrimoine, “dans l’optique d’accélérer l’actualisation de la loi 22-80”.

Ce nouveau projet de loi prévoit, entre autres, la création d’un registre national spécifique pour le patrimoine immatériel, ainsi que la création d’un dispositif “en faveur des trésors humains vivants pour accorder une reconnaissance officielle à ces détenteurs de la tradition et assurer la transmission de leurs connaissances aux jeunes générations”. 

Selon la même source, le ministère a également présenté deux projets de loi relatifs aux musées et à la Fondation nationale des musées (FNM), en cours de discussion à la première chambre. Ceux-ci visent “à renforcer les missions de cette institution quant à la création de nouveaux musées, au contrôle de l’appellation musée, et à la préservation et la promotion du patrimoine matériel et immatériel, notamment pour ce qui concerne la récupération des pièces archéologiques ou ethnographiques dont la saisie ou la confiscation a été décidée par la justice”.