Retour au Maroc de centaines de Marocains bloqués à Sebta et Melilia

Environ 300 Marocains bloqués dans les enclaves espagnoles de Sebta et Melilia depuis la fermeture de la frontière en raison de la pandémie de Covid-19, ont pu revenir au Maroc, ont annoncé mercredi les autorités espagnoles.

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Une Marocaine bloquée à Sebta à cause de la fermeture des frontières due à la pandémie de Covid-19 sort de l'enclave espagnole pour rejoindre le Maroc, le 30 septembre 2020. Crédit: Antonio SEMPERE / AFP

Environ 200 personnes ont quitté Melilia depuis 10H00 locales (08H00 GMT) mercredi et leur transfert s’est terminé « peu après 16H00 (14H00GMT). Tout s’est déroulé dans l’ordre, en respectant les distances de sécurité et sans aucun incident », a indiqué la préfecture dans un communiqué.

Afin de laisser le temps aux autorités marocaines de faire des tests du Covid-19, un autre groupe de Marocains quittera Melilia vendredi, a-t-il ajouté.

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« D’autres groupes partiront dans les jours à venir »

« 100 Marocaines – 98 adultes et 2 mineures – sont retournées dans leur pays » depuis Sebta, a annoncé pour sa part un porte-parole de la préfecture de cette autre enclave espagnole dans le Nord du Maroc. D’autres groupes partiront dans les jours à venir, a-t-il poursuivi sans donner de détails.

Afin de freiner la propagation du Covid-19, le Maroc a fermé ses frontières mi-mars, laissant des centaines de ses ressortissants bloqués à Melilia et à Sebta, enclaves qui constituent la seule frontière terrestre européenne avec l’Afrique.

En mai, un premier groupe de 500 personnes avait pu retourner au Maroc depuis les deux enclaves.

En raison de la fermeture des frontières marocaines, l’Espagne ne peut expulser les migrants marocains entrés à Melilia ou Sebta de manière clandestine.

Des centres d’accueil de migrants débordés

Début septembre, le Conseil de l’Europe a demandé à l’Espagne d’améliorer la situation des centaines de migrants regroupés dans des arènes « surpeuplées » à Melilia, où il était difficile de « respecter les mesures » de sécurité sanitaire, selon Dunja Mijatovic, la commissaire pour les Droits de l’Homme de l’organisation.

Plusieurs ONG ont saisi le Défenseur du peuple espagnol pour dénoncer cette situation, dont la Commission espagnole d’aide aux réfugiés (CEAR).

Ces arènes sont un lieu « qui n’a pas été construit pour héberger des personnes, avec des infrastructures provisoires, peu de toilettes, sans installations adaptées. Il y a des femmes, des enfants, des personnes âgées, des personnes de diverses nationalités », a déclaré à l’AFP Laura Serrano, responsable de la CEAR à Melilia.

Les arènes ont abrité près de 500 personnes durant plusieurs semaines, le centre d’accueil provisoire de Melilia étant lui aussi débordé avec un taux d’occupation deux fois supérieur à sa capacité d’accueil de 780 places, a précisé Mme Serrano.