Disparition de la petite Naima : ce que l'on sait

Après un mois de disparition, le corps de Naima, une petite fille âgée de 5 ans, a été retrouvé sans vie dans les montagnes de l'Agdz. Les conditions de son décès sont encore floues. Pour TelQuel, son oncle revient sur la disparition de la petite fille et se confie sur l'évolution de l'enquête.

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Pendant un mois, Naima a été recherchée suite à une mystérieuse disparition le 17 août. Sauf que le 26 septembre, le corps de la petite fille originaire du village de Tafergalt , une localité située à moins de 100 kilomètres de Ouarzazate, a été retrouvé sans vie à Jbel Kissan dans les montagnes environnant la ville d’Agdz. Sa disparition qui fait suite au triste décès du petit Adnan a attristé les réseaux sociaux. De sa disparition à la découverte du corps, TelQuel Arabi a pu aborder les différents épisodes de cette triste histoire avec Abdelmajid Rouhi, l’oncle de la victime.

Le jour de la disparition

Dans la matinée du 17 août Naima et sa sœur âgée de 11 ans sont chez leurs grands-parents. Les deux petites filles, qui souffrent de handicap, ont pris l’habitude de se balader à proximité du domicile familial. Sauf que leur absence se prolonge. Le grand-père des deux enfants s’inquiète et part à leur recherche.

Après plusieurs heures, il parvient à retrouver la sœur de Naima mais aucune trace de la petite-fille de cinq ans. La petite fille de 11 ans est questionnée sur sa sœur mais est « incapable de nous dire ce qu’il est advenu d’elle ou si elle est partie avec quelqu’un » raconte son oncle.  Le jour même une plainte est déposée auprès de la Gendarmerie royale. Les habitants de Tafergalt et des localités environnantes sont mobilisés pour retrouver la petite Naima, nous confie Abdelmajid Rouhi.

La piste de la chute accidentelle

Lorsqu’ils portent plainte auprès de la gendarmerie royale, la famille de Naima sont loins de suspecter la piste criminelle. « La première chose que l’on s’est dite c’est qu’elle a dû tomber dans l’un des nombreux puits de la région ». Les services de la gendarmerie et de la protection civile sont mobilisés.

« Un espace assez large a été sondé et quatre puits dans les environs ont été fouillés, » relate l’oncle de la victime. Les recherches dans les puits n’étant pas concluante, celles-ci sont étendues à d’autres espaces. « Nous avons fouillé les champs, les maisons abandonnées, les montagnes. C’est dans le cadre de ces recherches que j’ai trouvé un corps en décomposition ».

Un crime ?

Officiellement, le communiqué du procureur général près de la cour d’appel de Ouarzazate évoque la découverte de « restes d’ossements humains de petite taille et de vêtements » dans les cimes de l’Agdz le 26 septembre. Une enquête judicaire a été découverte par le parquet compétent suite à la découverte du cadavre. Mais Abdelmajid Rouhi en est convaincu. Le corps retrouvé le 26 septembre est celui de sa nièce : « Nous l’avons reconnu grâce aux vêtements qui étaient ceux qu’elle portait le jour de sa disparation. Un bandeau qu’elle portait aux cheveux nous a également permis de la reconnaître ».

Etayant l’hypothèse criminelle, l’oncle de Naima affirme que la petite fille n’a pas pu « atteindre l’endroit où son corps a été retrouvé seule. Naima a des besoins spéciaux et elle n’aurait pas pu y aller toute seule. Quelqu’un a dû transporter son corps et en disposer là-bas ». « Pendant plusieurs jours nous avons arrêté les recherches, nous ne sommes allés nul part et je pense que l’auteur du crime a attendu que nous soyons désespérés pour disposer du corps ».  Reste désormais à savoir si les hypothèses de l’oncle de la victime sont corroborés par l’enquête menée par les autorités compétentes.

Depuis le dimanche 27 septembre de nombreux habitants de la région ont été interrogés par la gendarmerie royale. « Tout le monde est devenu suspicieux. Les gendarmes nous ont demandé si nous nous étions faits des ennemis dans le voisinage. Tout le monde est concerné par l’enquête, » conclut Abdelmajid Rouhi.

 

Traduit par Yassine Majdi