Benchaâboun : “Le confinement ne se fera plus à l’échelle de la nation car les conséquences sont trop lourdes”

S’exprimant devant les deux commissions des finances du Parlement, le ministre de l’Économie et des Finances Mohamed Benchaâboun a expliqué le cadre général de préparation du PLF 2021. Morceaux choisis.

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Mohamed Benchaâboun, ministre des Finances, au Parlement, en 2020. Crédit: Rachid Tniouni/TelQuel

On a accusé une baisse des IDE de -20 % en 2020, à 13 milliards de dirhams, ce qui n’est pas mal. On peut s’en féliciter, cela prouve que le Maroc reste attractif.”

“Malgré le contexte, les banques commerciales n’ont pas eu recours aux réserves de BAM, qui restent positives à 16 milliards de dirhams.”

“Entre juin 2019 et juin 2020, les recettes ordinaires ont baissé de 10,5 %, passant de 121 MMDH à 108 MMDH, soit 13 MMDH hors inflation. Les recettes fiscales ont baissé de 9 MMDH. Nous n’avons pas procédé aux privatisations prévues à cause du contexte, du coup, le taux d’exécution a été de 25 %, avec une baisse de 2,6 MMDH par rapport à juin 2019. Ces chiffres nous ont permis de prévoir une baisse de 43 MMDH fin 2020 des recettes de l’État.”

“Nous souhaitons que la reprise de l’activité booste la production et atténue la baisse de la TVA. Celle-ci a reculé de 3 MMDH en juin. Mais comme l’activité reprend, nous constatons que la TVA et les droits de douanes, qui auparavant régressaient de 3 MMDH par mois, se redressent petit à petit.”

“À cause principalement du secteur de l’immobilier qui a connu un arrêt prolongé, les droits d’enregistrement ont reculé de 6 MMH à juin 2020.”

“L’IR a baissé de 1,5 MMDH à juin 2020, en raison de l’arrêt de plusieurs salaires.”

“Les dépenses ordinaires ont connu une hausse de 7 % par rapport à 2019, cela provient des dispositions du dialogue social, et une partie des pensions de retraite.”

“Les dépenses de la caisse de compensation ont baissé de 7 %.”

“1,9 million de personnes travaillant dans l’informel ont bénéficié de l’aide dans le cadre de la troisième phase. Celle-ci nous coûtera 1,3 MMDH pour le mois de juin, alors qu’auparavant, elle s’élevait à 2 MMDH. Il y a eu un recul de 350.000 bénéficiaires comparé aux deux mois antérieurs.”

“On envisage d’ici la fin de l’année un déficit de 82 MMDH, soit 7,5 % du PIB.”

“S’agissant du cadre macroéconomique en général, on s’attendait à une croissance de 2,3 %, on sera à moins de 5 %, donc un taux de – 8,2 % par rapport aux prévisions. C’est ce qui incite les experts à écarter désormais les scénarios de confinement généralisé demain. À l’avenir, le confinement sera local et ciblé, et devra faire l’objet d’un dispositif de dépistage, isolement et soins. Le confinement ne se fera plus à l’échelle de la nation, car les conséquences sont trop lourdes, y compris sanitaires, étant donné que celles et ceux qui souffrent d’autres pathologies n’ont pas un accès idoine aux soins.”

“Toujours en ce qui concerne le cadre macroéconomique, on constate un recul de tous les indicateurs par rapport aux prévisions. L’évolution de ce cadre est soumise à plusieurs points d’interrogation liés à l’évolution de la pandémie au Maroc et au-delà des frontières. Tout dépendra de la date de l’ouverture des frontières. À ce niveau-là, il existe encore un manque de clarté. Certains pays rouvrent leurs frontières et peuvent revenir sur leurs décisions si le contexte pandémique le dicte. Tout ceci a un impact, notamment sur le tourisme et toutes les activités liées aux rassemblements humains : les événements, les conférences, les festivals, etc.