6 films à ne pas rater lors du FIFM 2019

Le jury éclectique du FIFM 2018. Crédit: Yassine Toumi/TELQUEL

Qu’est-ce qu’il ne faut absolument pas rater à la 18e édition du Festival international du film de Marrakech qui ouvre ses portes le 7 décembre ? Suivez le guide.

De quelques événements sans signification, Mostapha Derkaoui

Si aujourd’hui, on peste sur la médiocrité ambiante des productions filmiques, il suffit de remonter le temps pour avoir un aperçu de la frénésie cinématographique des années 1960-70. De quelques événements sans signification est un film témoin de cette époque. Il raconte l’histoire d’une équipe de tournage qui sillonne les rues de Casablanca en quête du sens que pourrait prendre le cinéma marocain post-indépendance, mais un meurtre va faire basculer leur projet. Réalisé en 1974, le film se voit censuré avant sa sortie au Maroc puis tombe dans l’oubli. Jusqu’en 2016, année où les négatifs du film sont retrouvés à la Filmoteca de Catalunya. Il est alors restauré puis montré, entre autres, à la 69e édition de la prestigieuse Berlinale. Au FIFM, le film sera projeté dans le cadre de la section Panorama du cinéma marocain.

Le 30 novembre à 16 heures 30, Palais des Congrès, salle des Ambassadeurs.

No. 7 Cherry Lane, Yonfan, 2019

Un soulèvement en rappelle un autre. Alors même que la contestation prodémocratique rythme depuis des mois le quotidien des Hongkongais, ce film d’animation revient sur une autre période de révolte qu’a connue la Perle d’Orient, celle des émeutes de 1967. Ces troubles, qui ont ébranlé la colonie britannique et fait 51 morts et près de 800 blessés, sont la toile de fond de l’histoire d’un amour interdit entre Ziming, un étudiant à l’université de Hongkong et madame Yu, une Taïwanaise. No. 7 Cherry Lane est projeté en séance spéciale.

Le 30 novembre à 18 heures 30, Palais des Congrès, salle des Ambassadeurs.

The Irishman, Martin Scorsese, 2019

C’est l’un des films les plus attendus de l’année. Le légendaire réalisateur de Mean Streets ou de Goodfellas se saisit de l’histoire tumultueuse de Frank “l’Irishman” Sheeran, syndicaliste et tueur à gages connu pour ses liens avec les Bufalino — famille mafieuse basée à Philadelphie —, pour explorer les faubourgs de la mafia et ses mécanismes de fonctionnement dans l’Amérique des années 1960-70. Adapté de I Heard You Paint Houses, un livre de Charles Brandt — basé en partie sur des entretiens avec Frank Sheeran —, le film revient aussi sur l’assassinat du leader syndicaliste Jimmy Hoffa. Un crime que l’Irishman aurait confessé. Produit par Netflix et d’ores et déjà acclamé par la critique, le nouveau long-métrage de Scorsese a coûté 175 millions de dollars et signe le retour de l’emblématique duo Robert De Niro (Frank Sheeran) et Al Pacino (Jimmy Hoffa) à l’écran. Au festival de Marrakech, The Irishman est présenté en séance spéciale.

Le 2 décembre à 19 heures, Palais des Congrès, salle des Ministres.

It Must Be Heaven, Elia Suleiman, 2019

Une décennie après Le temps qu’il reste (2009), le cinéaste palestinien Elia Suleiman revient avec It Must Be Heaven, une fable absurde explorant des notions lourdes de sens comme l’exil, le dépaysement ou la patrie, à travers l’histoire du cinéaste. Le film prend comme point de départ Nazareth, ville d’origine du cinéaste, avant qu’il ne rejoigne Paris ou encore New York. Elia Suleiman résume le propos de son film en disant : “Dans mes précédents films, j’ai tenté de présenter la Palestine comme un microcosme du monde. Mon nouveau film, It Must Be Heaven, tente de montrer le monde comme s’il était un microcosme de la Palestine. Les festivaliers auront aussi l’occasion de boire les paroles du cinéaste palestinien le temps d’un talk programmé le 5 décembre.

Le 4 décembre à 19 heures 30, Palais des Congrès, Salle des Ministres.

Le 6 décembre à 22 heures, Cinéma Colisée.

143, rue du désert, Hassen Ferhani, 2019

Comment faire de l’exigu une mer de possibilité ? La réponse est évoquée dans le dernier film du réalisateur algérien Hassen Ferhani. Dans 143, rue du désert, il tire le portrait de Malika, tenancière d’un petit café en plein désert algérien (au sud de Ghardaïa) et point de passage de routiers et d’aventuriers. En suivant le quotidien de cette femme, le réalisateur du documentaire Dans ma tête un rond-point s’ouvre à un monde et des imaginaires vastes et étendus comme le désert. 143, rue du désert a été présenté dans la section 11e continent du festival.

Le 5 décembre à 22 heures, Musée Yves Saint Laurent.

Le 6 décembre à 21 heures 30, Palais des Congrès, salle des Ambassadeurs.

Notre-Dame du Nil, Atiq Rahimi, 2019

Aborder le génocide rwandais sans tomber dans le déjà-vu, c’est ce à quoi le réalisateur franco-afghan Atiq Rahimi s’est essayé en signant Notre-Dame du Nil. Adapté du roman éponyme de l’écrivaine rwandaise Scholastique Mukasonga, le film revient sur la vie faussement paisible des pensionnaires du prestigieux institut catholique Notre-Dame du Nil dans les années 1970. Au sein de cette institution, l’élite féminine du pays est formée et la haine raciale est cultivée, augurant le terrible génocide rwandais.

Le 5 décembre à 19 heures, Palais des Congrès, salle des Ambassadeurs.

 

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