Quand El Othmani se mue en apôtre du classement Doing Business

Le chef du gouvernement s’est livré à un exercice d’autofélicitations devant les députés pour son premier grand oral au Parlement depuis le remaniement gouvernemental.

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Saâd Eddine El Othmani. Crédit: Rachid Tniouni/TELQUEL

Intervenant à la Chambre des représentants le lundi 28 octobre, à l’occasion de la session mensuelle des questions orales au Chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani s’est improvisé apôtre du classement Doing Business, dans lequel le Maroc s’est hissé à la 53e place sur 190 pays pour l’année 2020.

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C’est une preuve tangible que le travail du gouvernement ainsi que des autres intervenants est sérieux. Le classement est réalisé par une institution mondiale autorisée sur la base d’une concurrence internationale, ils n’ont aucune raison de favoriser le Maroc”, s’est-il félicité.

Pour El Othmani, “les différentes réformes législatives et réglementaires dont l’impact positif sur la vie des entrepreneurs et des entreprises a profité directement et indirectement aux citoyens lambda” sont à créditer pour ce résultat. “Ces réformes nous rapprocheront dans les prochaines années du club des pays émergents”, a-t-il promis.

Services 2.0

Parmi ces réformes, le chef du gouvernement a mentionné la “révision des lois relatives aux sociétés en participation et les sociétés à responsabilité limitée, entrées en vigueur cette année, la réduction des délais des procédures et l’accès sur Internet aux documents requis, concernant notamment la remise des permis de construire, mais aussi la simplification des opérations de transfert de la propriété et de la réduction de la durée d’enregistrement des contrats de vente, en plus des opérations de création des entreprises”.

El Othmani a également souligné “l’importance d’assurer l’accès des citoyens aux jugements des tribunaux et le suivi des affaires en justice par Internet, avec des délais raisonnables pour rendre les verdicts, la numérisation des services d’obtention des attestations, de déclaration et de paiement des impôts, ainsi que la protection des droits des salariés dans les cas d’entreprises en difficulté”.

Réactions de l’opposition

Réagissant à ce premier grand oral d’El Othmani devant les députés depuis l’ouverture de la session parlementaire d’automne et le remaniement gouvernemental, les représentants de l’opposition ont tenté de démontrer les limites d’un tel classement. “Le traitement judiciaire des dossiers est l’une des principales lacunes du climat des affaires. Par exemple, il faut en moyenne compter 420 jours avant d’espérer un verdict dans une affaire immobilière, alors que 300 jours est le délai maximal. Au Maroc, le recours à la justice est cher. L’enregistrement des biens immobiliers dans notre pays coûte dix fois plus cher qu’à New York et cinq fois plus cher qu’en Egypte”, a tancé la députée PAMiste Ibtissam Azzaoui.

 

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