BCIJ : la cellule démantelée voulait faire du Maroc un ”bain de sang”

Le Bureau central d’investigation judiciaire (BCIJ) a fourni de nouvelles données sur la cellule démantelée le 25 octobre à travers des opérations médiatisées dans plusieurs villes du royaume. Détails.

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Abdelhak Khiame, directeur du BCIJ, le 28 octobre 2019 à Salé.

Trois jours après l’opération antiterroriste menée par les éléments du Bureau central d’investigation judiciaire (BCIJ) dans trois villes du Maroc, de nouvelles données ont été communiquées dans la matinée de ce 28 octobre par Abdelhak Khiame. “La cellule démantelée vendredi dernier se préparait à mener un dangereux plan terroriste au Maroc en ciblant certains endroits sensibles afin de porter préjudice à l’économie du pays”, a indiqué le patron du BCIJ, lors d’une conférence de presse tenue dans ses locaux à Salé. Ces endroits sont situés sur le littoral de Casablanca, a-t-il ajouté.

Selon Khiame, le plan terroriste avait pour objectif de transformer le Maroc en un “bain de sang”. Les sept membres de cette cellule prévoyaient d’établir leur base arrière dans le nord du royaume, où ils disposaient de maquis et de planques sécurisées, et ce, dans la perspective de proclamer une wilaya affiliée à Daech qui devait s’appeler Wilayat Al Maghrib Al Islami (la wilaya du Maroc islamique).

Un Syrien recherché

Le chef de file de la cellule, “imprégné du discours idéologique extrémiste”, avait tenté à plusieurs reprises depuis 2016, en vain, de rejoindre l’Etat islamique au Sahel, a fait savoir Abdelhak Khiame. Il était ainsi entré en contact via les réseaux sociaux avec les dirigeants de ce groupe terroriste qui l’ont incité à mener des opérations terroristes à l’intérieur de son pays. Le directeur du BCIJ a également indiqué que les sept membres de cette cellule, qui avaient prêté allégeance à Daech, communiquaient via Telegram et Facebook avec un Syrien qui leur avait fourni des armes et du matériel. Les investigations sont toujours en cours pour identifier cette personne. Un portrait-robot est en cours d’élaboration.

Selon Abdelhak Khiame, le niveau d’étude des membres de cette cellule, qui ont entre 19 et 27 ans, est très moyen et varie entre le  primaire et le secondaire. Selon lui, le “faible niveau scolaire” et culturel des membres de la cellule aurait facilité le processus de recrutement et d’exploitation.

Pour ce qui est des armes à feu et munitions saisies lors du démantèlement de cette cellule, à Casablanca, Chefchaouen et Ouazzane, elles “confirment la particularité de cette opération”. Selon le patron du BCIJ, les armes à feu saisies provenaient de la région du Sahel. Deux fusils, trois pistolets automatiques, diverses munitions, des ceintures pour cartouches, des armes blanches de grande taille, des épées, des sacs en plastique de grande taille contenant des produits chimiques suspects pouvant entrer dans la fabrication d’explosifs, des menottes et du matériel de plongée avaient notamment été saisis par les éléments du BCIJ, indiquait le ministère de l’Intérieur dans un communiqué diffusé vendredi dernier.

Pendant la conférence de presse, Abdelhak Khiame a été également interrogé sur l’impact de la mort d’Abou Bakr Al Baghdadi sur l’activité de Daech. Le directeur du BCIJ a estimé que “la guerre contre le terrorisme ne peut être liée à une seule personne mais à une idéologie qui reste toujours véhiculée par cette organisation terroriste”. Une source sécuritaire marocaine, citée par 2M.ma, avait confirmé dans la journée de dimanche la mort d’Abou Bakr Al Baghdadi. Le califat aurait mis fin à ses jours en activant une ceinture d’explosifs. Ses deux épouses et ses deux gardes du corps seraient également décédés, selon cette même source.

De son côté, Donald Trump a fait savoir ce lundi qu’il envisageait de publier des extraits de la vidéo du raid américain mené contre Al Baghdadi. “Nous y pensons, c’est possible”, a déclaré le président américain depuis la base aérienne d’Andrews, près de Washington.

 

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