Rien ne prédestinait Marouane Jebbar à fabriquer des drones. En Côte d’Ivoire encore moins. C’est la vie qui a choisi à sa place. Ça débutait moyennement. Lorsqu’il rentre dans son Maroc natal après des études à la faculté des sciences techniques de Marseille, il doit vite accepter un job dans un call center de Sidi Maârouf pour “toucher un salaire”. Pas vraiment le rêve pour un ingénieur en télécommunications. Morose, sans être défait, il progresse par la voie régulière, en intégrant des sociétés de plus en plus grosses. Jusqu’au fabricant d’ordinateurs Dell, où il est chargé de la maintenance informatique. Ça paie les factures, son entourage est content. Mais Marouane s’ennuie ferme : “La mentalité au Maroc, c’est de toucher son petit salaire et de se mettre à l’abri. Le jour où j’ai démissionné du call center, ça a choqué mes parents”. Son esprit fourmille d’idées qui le…