Remaniement : En attendant les consultations, les partis sont déjà dans les starting-blocks

En attendant que le chef du gouvernement réunisse les chefs des partis de la majorité, des formations se préparent déjà au remaniement en annonçant “banque de données des compétences” et “comité d’experts”. Le point.

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Driss Lachgar (USFP), Aziz Akhannouch (RNI), Saad Eddine El Othmani (PJD), Mohand Laenser (MP), Mohammed Sajid (UC) et Nabil Benabdellah (PPS), en février 2018.

Il n’y a rien de nouveau pour le moment”. C’est ainsi qu’une source à la primature réagit à nos questions sur le prochain remaniement qui devrait intervenir à la rentrée. “Du sang neuf doit […] être apporté au sein des institutions et des instances politiques, économiques et administratives, y compris le gouvernement”, avait demandé Mohammed VI dans le discours de la fête du trône. Le souverain avait ainsi chargé le chef du gouvernement “à l’horizon de la rentrée prochaine” de lui soumettre “des propositions visant à renouveler et enrichir les postes de responsabilité, tant au sein du gouvernement que dans l’administration, en les pourvoyant de profils de haut niveau, choisis selon les critères de compétence et de mérite”.

Aucune date n’a été convenue entre les partis de la majorité au sujet de la réunion”, nous dit, de son côté, le premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachgar. Le patron du parti de la rose renvoie la balle au chef du gouvernement : “Si Saâd Eddine El Othmani nous associe à cette démarche, nos institutions se pencheront sur le sujet”.

En attendant, le bureau politique du parti à la rose a invité les membres du Conseil national à “œuvrer à la mise en place d’une banque de données des compétences et cadres du parti”, annonce Libération, le quotidien francophone de l’USFPIl a, dans ce sens, été demandé à tout membre de ce Conseil de proposer le nom d’une compétence du parti qui réside dans son ressort territorial ou qui oeuvre brillamment dans les domaines scientifique et professionnel, tout en accompagnant sa proposition d’un curriculum vitae de la personne proposée détaillant ses données personnelles ou scientifiques”, poursuit le journal.

De son côté, le Mouvement populaire, à l’issue d’une réunion de son bureau politique tenue le 2 août, a publié un communiqué dans lequel il appelle notamment “à entamer la mise en place des mécanismes législatifs et réglementaires à même de soutenir l’ouverture du Maroc afin de renforcer son attractivité de l’investissement en tant que base pour soutenir la création d’opportunités d’emplois”.

Le parti à l’épi annonce par ailleurs qu’il a décidé de “créer un comité restreint, bénéficiant de l’appui d’experts et de compétences, qui se penchera sur l’examen des lois et des procédures et soumettra des propositions visant l’amélioration de cet arsenal pour qu’il accompagne et facilite la réalisation des futurs projets de développement”.  La formation dirigée par Mohand Laenser en a profité pour appeler à la convocation dans les plus brefs délais “d’une réunion des dirigeants des partis de la majorité gouvernementale en vue de la prise des mesures nécessaires au cours de cette étape”.

Contacté récemment par TelQuel, le secrétaire général du parti de l’épi a d’ailleurs écarté l’hypothèse d’un remaniement très large, expliquant que “le chef du gouvernement doit revoir probablement la structure du gouvernement, l’organisation, le découpage des départements et, en fonction de cela, il peut faire partir des gens. Sa Majesté n’a pas dit qu’il n’y avait pas de compétences au gouvernement. Il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain”. Laenser tient ce vendredi une réunion du bureau politique autour du discours royal.

Selon une source proche du chef du gouvernement, les consultations ne pourraient commencer qu’après le prochain conseil de gouvernement qui se tiendra le 22 août.