Ce mardi 23 juillet, Jerada est plongée dans un calme profond. Les artères de la ville, les terrasses des cafés, et même le quartier administratif sont quasiment dépeuplés, à l’exception de quelques âmes rôdant autour du siège de la commune, en sueur, sous un soleil de plomb. L’agitation qui s’était emparée pendant trois mois de cette localité, fin 2017, semble appartenir à un autre temps. A la suite du décès tragique de deux frères, Houcine et Jedouane, âgés de 23 et 30 ans, dans un cendrier d’extraction anarchique de charbon, les Jeradis avaient continuellement battu le pavé sur fond d’une fronde sociale sans précédent. “Jerada ne ressemble plus à ce qu’elle a été avant notre incarcération”, soupire Abdessamad Tarachi, l’un des meneurs du Hirak de Jerada, rencontré dans un café en compagnie d’un groupe de trois ex-détenus ayant…