Un Marocain membre d'Al-Qaïda au Mali fiché par les USA pour terrorisme

Un citoyen marocain a été désigné comme “terroriste international” par le département d'Etat américain pour sa participation à une attaque terroriste sur un camp militaire au Mali revendiqué par une mouvance proche d'Al Qaida au Sahel.

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Ali Maychou est originaire de Taza, au nord-est du Maroc. DR

Les Etats-Unis ont prononcé mardi des sanctions à deux responsables de la Jamaat-Nusrat al-Islam Wal-Muslimin (JNIM), principale alliance jihadiste liée à Al-Qaïda au Sahel, après une attaque meurtrière contre un camp militaire au Mali en mars.

Les noms du Marocain Ali Maychou et de Ba Ag Moussa, un ancien officier déserteur de l’armée malienne, ont été inscrits sur la liste du terrorisme mondial du département d’Etat américain qui a gelé leurs avoirs et leur a interdit de commercer avec des Américains. Selon Washington, Ba Ag Moussa est impliqué dans l’attaque contre un camp militaire malien à Dioura, qui a fait près de 30 morts, dont 26 soldats le 17 mars.

Le département d’Etat américain a également déclaré qu’Ali Maychou, 36 ans, originaire de Taza, avait revendiqué une attaque de la Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimin contre un camp militaire abritant des troupes maliennes à Gao (Est du Mali). Des dizaines de personnes avaient péri dans cet attentat. Le ressortissant marocain “occupe un rôle de premier plan au sein du JNIM depuis sa création en 2017”, note le Département d’Etat américain. En le plaçant sur la liste du terrorisme mondial, le département d’Etat entend “priver Maychou des ressources nécessaires pour planifier et mener à bien des attaques terroristes”.

En septembre 2018, les États-Unis ont désigné la Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimin comme organisation terroriste étrangère. “La filiale d’Al-Qaïda au Mali et en Afrique de l’Ouest est responsable de nombreuses attaques à la fois contre les Occidentaux et les forces de sécurité régionales depuis sa formation en mars 2017. Même si elle n’a pas encore démontré son intérêt ni sa capacité de prendre pour cible les États-Unis directement, le groupe reste une menace mortelle pour les alliés des États-Unis en Afrique de l’Ouest aujourd’hui”, explique le Center for strategic & international Studies (CSIS).

En septembre 2018, la Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimin comptait entre 1.000 et 2.000 combattants. Le groupe est principalement actif au Mali, mais mène également des opérations au Niger et au Burkina Faso. L’émir du groupe terroriste, Iyad Ag Ghaly, ancien dirigeant d’Ansar al-Din, a déclaré publiquement que le principal ennemi de la Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimin est “la France, qui a été l’ennemi historique des musulmans dans cette partie du monde”. Les alliés de la France en Afrique de l’Ouest (y compris les États-Unis) ont eux été désignés comme des cibles secondaires.