Enième escalade entre Benchamach et ses opposants

Le bureau fédéral du PAM a décidé d'invalider l'élection du président du comité préparatoire, qui a déjà fixé la date du prochain congrès. Sans citer de noms, l'instance menace d'expulser “toutes les personnes impliquées dans l’atteinte à l’honneur et à la dignité des militants du parti”.

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La conférence de presse du clan de "L'appel de l'avenir". Crédit: Rachid Tniouni/TELQUEL

Alors que la préparation du quatrième congrès national du PAM “va bon train” selon le camp de “l’appel à l’avenir”, le bureau fédéral du parti au tracteur a annoncé, le 30 juin, une série de décisions allant à l’encontre de celles prises par les frondeurs.

Benchamach, juge et partie

A la lumière d’un rapport du comité d’éthique et d’arbitrage du parti, le bureau fédéral, désormais aux mains de Hakim Benchamach, a invalidé l’élection de Samir Goudar  à la présidence du comité préparatoire du prochain congrès du PAM. Daté du 27 juin, ledit rapport relève également “de nombreuses violations organisationnelles, légales et éthiques” ayant entaché cette élection. Le document met aussi en évidence “l’absence de conditions saines et objectives” durant le scrutin.

Le comité d’éthique estime également que la poursuite de la réunion ayant mené au vote, alors même que le secrétaire général du parti l’avait levée, était “illégale”. Le rapport indique également que plusieurs cadres du parti comme Samir Goudar, Mohamed Hammouti, Abdellatif Ouahbi et Mohamed Saloh n’étaient pas “habilités à monter sur l’estrade et à diriger la première réunion du comité préparatoire du congrès national”.

Le bureau fédéral du parti, dont plusieurs membres (le président compris) avaient été démis de leurs fonctions par Hakim Benchemach, a également appelé le secrétariat général à “entamer les procédures judiciaires sur la base de la décision du tribunal de première instance d’Agadir qui renvoie les deux parties à la juridiction compétente afin de se prononcer sur le fond du conflit à savoir le comité préparatoire du 4e congrès”.

Ce que le communiqué du bureau ne dit pas, c’est que Hakim Benchamach a été débouté en première instance après avoir tenté d’interdire la tenue de la deuxième réunion de l’instance préparant le prochain congrès, qui s’est tenue le 15 juin à Agadir.

Les frondeurs font la sourde oreille

Le texte annoncé des mesures disciplinaires quant à des “dépassements organisationnels, légaux et éthiques”. Sans citer Samir Goudar (déjà expulsé du parti par le secrétaire général), Mohamed Hammouti, Abdelatif Ouahbi et Mohamed Saloh, le bureau fédéral envisage d’“expulser toutes les personnes impliquées dans l’atteinte à l’honneur et à la dignité des militants du parti, tout en préservant leurs droits (…) les personnes concernées seront informées des ordonnances d’expulsion par des moyens légaux”.

L’instance a également adopté la recommandation du comité d’éthique et d’arbitrage qui a “reporté la prise de décision concernant la légitimité de la liste des membres du comité préparatoire”.

Pour leur part, les frondeurs “continuent de travailler comme si de rien n’était”.  Samir Goudar, président du comité préparatoire du 4e congrès, dont la légitimité est contestée par Benchamach, nous dit : “j’ai été viré du parti plusieurs fois donc ça ne m’étonne plus. Et puis les décisions prises par Hakim Benchamach ne concernent que luiJe suis membre du PAM et je le resterai. Le travail du comité en vue de la préparation du congrès se poursuivra”. La date dudit congrès a été fixée par le comité préparatoire contesté du 27 au 29 septembre.