Remaniement ministériel après le scandale d'un trafic de bois précieux

La présidence gabonaise a annoncé lundi un remaniement de son gouvernement, plus restreint, moins paritaire qui survient quelques semaines après la révélation du "kevazingogate", un trafic de bois précieux qui a provoqué un scandale politique au Gabon.

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Le président gabonais Ali Bongo. Crédit: AFP

Samedi, le président gabonais Ali Bongo Ondimba, avait annoncé avoir demandé à son Premier ministre, Julien Nkoghe Bekale, de former un nouveau gouvernement « plus restreint, constitué de femmes et d’hommes prêts à donner la priorité à l’intérêt général et capable de faire preuve d’exemplarité« . Le président, qui se remet actuellement d’un accident vasculaire-cérébral (AVC), s’exprimait pour la première fois après près de 6 mois de silence.

La nouvelle équipe gouvernementale dévoilée compte aujourd’hui 28 ministres au lieu de 36. Dans ce nouveau gouvernement, le nombre de femmes ministres passe de 11 à 6. Parmi les changements notables, le directeur de l’Agence nationale des parcs nationaux du Gabon, un Britannique naturalisé Gabonais, Lee White, devient ministre de la Forêt, de la mer, de l’environnement, chargé du plan climat.

Ce maroquin ministériel était auparavant occupé par Guy Bertrand Mapangou, limogé le 21 mai dernier dans le sillage du « kévazingogate », avec le vice-président du Gabon, Pierre Claver Maganga Moussavou. Le nouveau gouvernement compte également un nouveau poste ministériel, celui « de la promotion de la bonne gouvernance, de la lutte contre la corruption ».

Fin février et début mars, près de 5.000 mètres cube de kévazingo, une essence rare interdite d’exploitation au Gabon et d’une valeur d’environ 7 millions d’euros, avaient été découverts dans deux sites d’entreposage appartenant à des sociétés chinoises, au port d’Owendo, à Libreville. Une partie du kévazingo était chargée dans des conteneurs sur lesquels figurait le tampon du ministère des Eaux et Forêts indiquant une cargaison d’okoumé, une essence de bois dont l’exploitation est autorisée.

Mais le 30 avril, 353 de ces conteneurs, placés sous l’autorité de la justice, s’étaient mystérieusement volatilisés. Deux cents conteneurs ont par la suite été retrouvés dans les entrepôts de deux entreprises différentes, au port d’Owendo.  Plusieurs hauts responsables de l’administration gabonaise sont soupçonnés d’être impliqués dans ce trafic. Ali Bongo Ondimba est au pouvoir depuis 2009 dans ce pays pétrolier d’Afrique centrale, après avoir succédé à son père, Omar Bongo, qui dirigeait le pays depuis 1967.