Les enseignants contractuels et les syndicats interrompent le dialogue avec la tutelle

Marche des enseignants en avril 2019. Crédit: Rachid Tniouni/TelQuel

Les cinq syndicats du secteur de l’enseignement et la Coordination nationale des enseignants « contraints à contracter » ont décidé de boycotter la réunion qui a été prévue jeudi 23 mai avec le ministre de l’Éducation nationale, Saaïd Amzazi. Ce dernier se dit toujours disposé à poursuivre le dialogue. 

Le torchon brûle toujours entre les enseignants-cadres des académies et la tutelle. Alors qu’une réunion a été prévue le jeudi 23 mai entre le ministre de l’Éducation nationale, Saaïd Amzazi, d’une part, et les représentants des cinq syndicats les plus représentatifs du secteur de l’enseignement (CDT, UGTM, FDT, UMT et FNE), et des membres de la Coordination nationale des enseignants « contraints à contracter » CNECC, de l’autre, ces derniers ont décidé, le mercredi 22 mai, de la boycotter. Aux sources de cette nouvelle discorde, « le ministre de l’Éducation nationale n’a pas tenu ses engagements antérieurs envers les enseignants contractuels », martèle Khadija El Bakkaye, membre du Conseil national de la CNECC.

Des engagements non tenus

« Il a été convenu lors de la dernière réunion avec le ministre de l’Education nationale (réunion du 10 mai, ndlr.) de publier une note qui mentionne l’ensemble des points sur lesquels s’est engagé le ministère, notamment la suspension des mesures administratives et juridiques à l’encontre de quelques enseignants contractuels. Cette note n’a jamais vu le jour », explique l’enseignante. Pour cette dernière la démarche de la tutelle « est une preuve de mauvaise foi ». Elle y voit également « une incapacité du ministère à répondre positivement aux revendications des enseignants contractuels ».

Lors de la dernière réunion, le ministre de l’Éducation nationale s’est également engagé à soumettre le dossier revendicatif des enseignants-cadres des académies au Chef du gouvernement et au ministre de l’Économie et des Finances. Son objectif était de « trouver une solution définitive à ce problème en concertation avec les autres départements concernés », nous informe Khadija El Bakkaye pour qui « ses consultations n’ont abouti à rien ».

Poursuivre le dialogue

Devant ce boycott, le ministère de l’Éducation nationale a fait part de « son étonnement suite à la décision surprise des syndicats les plus représentatifs du secteur de l’enseignement et des enseignants-cadres des Académies », lit-on dans un communiqué du  diffusé le 24 mai. Cette décision est injustifiée, estime la tutelle , car « différentes mesures ont été prises pour la tenue de cette réunion qui devait examiner le dossier des cadres des AREF dans sa globalité, comme convenu lors de la réunion du 10 mai 2019 avec les syndicats les plus représentatifs et les représentants des enseignants-cadres », poursuit le communiqué.

Le ministère a également souligné son engagement à coordonner avec les autorités gouvernementales concernées afin de trouver les solutions appropriées conformément à l’arrangement convenu lors des réunions du 13 avril et du 10 mai dernier et à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer le bon déroulement des cours. Le département affirme également sa détermination à adopter une approche basée sur le dialogue, la communication et le sens de responsabilité au service des scolarisés et de la stabilité professionnelle de l’ensemble des cadres des AREF, indique le communiqué.

La même source indique le département de tutelle demeure attaché aux résultats de la réunion du 13 avril 2019, notamment en ce qui concerne la suspension des mesures administratives et juridiques prises à l’encontre de certains enseignants-cadres d’Académies régionales, comme a été confirmé par le ministre dans ses déclarations à la presse et explicitement énoncé dans le communiqué rendu public immédiatement après ladite réunion.

Le bras de fer continue

Devant cette dernière tournure, les enseignants-cadres des académies se disent « prêts à poursuivre leur militantisme jusqu’à obtenir gain de cause : l’intégration dans les rangs de la fonction publique », nous fait savoir Khadija El Bakkaye. D’ailleurs, des réunions ont été tenues les 24 et 25 mai au niveau des coordinations régionales de la CNECC. À l’ordre du jour, « l’évaluation de la situation actuelle en vue de prendre les décisions qui s’imposent », poursuit notre source.

Les enseignants-cadres des académie  semblent, encore une fois, déterminés à poursuivre leur mouvement de revendication. Ceci remet à la table l’éventualité d’une grève générale du secteur, et ce malgré les assurances du ministre de tutelle. Pour Khadija El Bakkaye, « la décision finale sera prise lors de la réunion du Conseil national de la CNECC qui se réunira au début du mois prochain ».

 

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