Nouvelle grève des infirmiers et techniciens de santé

Les infirmiers et techniciens de santé observeront les 14, 15 et 16 mai une grève nationale dans les différents établissements de soin. Leur principal objectif : « mettre en valeur la profession d'infirmier et améliorer les conditions de la prise en charge des patients ».

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Manifestation des infirmiers chômeurs à Rabat, en 2016. Crédit: Rachid Tniouni / TelQuel

Le corps paramédical a célébré sa journée internationale sur fond de contestations. Lors d’une conférence de presse tenue le dimanche 12 mai à Rabat, en marge de la célébration de la Journée internationale de l’infirmier, le Mouvement des infirmiers et techniciens de santé du Maroc (MITSM) s’est indigné face au « mutisme du ministère de la Santé » et a annoncé une grève de 72 heures à partir du 14 mai.

« Le ministère de la Santé continue d’ignorer les problèmes des infirmiers et techniciens de santé alors qu’ils jouent un rôle primordial dans le système marocain de santé », déclare Hamid Massou, membre du Conseil national du MITSM. Il poursuit : « notre principal objectif est de mettre en valeur la profession d’infirmier et d’améliorer la qualité de la prise en charge des patients ».

Six revendications

Pour ce qui est des revendications, le Mouvement appelle à la création d’un Ordre national des infirmiers et techniciens de santé, à la mise en place d’un référentiel des emplois et compétences des métiers paramédicales, et d’une loi-cadre fixant les droits et obligation des soignants.

Il réclame également la revalorisation des indemnités sur les risques liés à l’exercice de la profession. « Les professionnels du secteur paramédical, en dépit des risques qu’ils encourent, perçoivent une indemnité mensuelle fixée à 1.400 dirhams, quel que soit le nombre d’années d’exercice et la nature du travail exercé », souligne le membre du Conseil d’administration du Mouvement.

Le recrutement des lauréats des Instituts supérieurs des professions infirmières et techniques de santé (ISPITS), établissements publics de formation paramédicale, fait également partie des revendications du mouvement. « Ce recrutement doit s’opérer par le ministère de la Santé. Le recrutement par contrat n’est pas acceptable », explique Hamid Massou, tout en faisant référence à la crise des enseignants dits « contractuels ».

Enfin, le Mouvement dénonce la formule actuelle du décret n°2.17.535 portant statut particulier du corps interministériel des infirmiers et des techniciens de santé, étant donné « qu’il cause préjudice notamment à une grande partie d’infirmiers diplômés d’État ayant obtenu leurs diplômes en 2 ans conformément à l’ancien système d’enseignement paramédical. Ces derniers n’ont pas droit à une revalorisation d’échelles ni à l’accès aux masters et doctorats en soins infirmiers consacrés uniquement aux infirmiers et techniciens de santé ayant suivi une formation de bac + 3 », explique le membre du Conseil national du Mouvement.

3 jours de grève

Cela fait trois mois que le MITSM milite pour avoir gain de cause, sans parvenir à faire réagir le ministère. Cette fois-ci, il brandit la carte de la grève, avec une première grève nationale de 72 heures les 14, 15 et 16 mai, à l’exception des services de réanimation et des urgences. Des sit-in régionaux seront également organisés le 15 mai devant les wilayas des régions.

Une deuxième grève nationale est également à l’ordre du jour. Cette grève de cinq jours est prévue du 10 au 14 juin prochain dans l’ensemble des établissements de soin à l’exception des services des réanimations et des urgences. Un sit-in national est également programmé le 12 juin devant le siège du ministère de la Santé à Rabat, suivi d’une marche jusqu’au Parlement.