La semaine mouvementée de Hakim Benchamach

Entre boycott et rumeurs sur un coup de tête assené par un député, la désignation des élus qui représenteront le PAM au sein des différentes instances de la première chambre du parlement a ravivé cette semaine les tensions au sein du parti au tracteur.

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Le secrétaire général du PAM, Hakim Benchamach. Crédit: Tniouni/Telquel

La semaine du PAM, marquée par  la désignation des candidats qui représenteront le parti au tracteur au sein des différentes instances de la première chambre, n’a pas été de tout repos. Lundi 15 avril, Hakim Benchamach présidait une réunion avec les députés de son parti pour plancher sur le renouvellement des instances de la chambre des représentants. Il était aussi question de choisir le successeur de Mohamed Chrourou à la tête du groupe parlementaire du parti au tracteur. Une réunion normale a priori, mais qui n’a cessé d’alimenter les spéculations et tensions au sein du PAM.

Premier sujet de discorde : le nombre de parlementaires ayant pris part à la réunion. Si Mohamed Chrourou annonçait un “record de présence” avec 88 élus sur un total de 102, le site d’information Alyaoum24 avance de son côté que seulement 53 parlementaires étaient présents. “La réunion a été boycottée par un grand nombre d’élus, dont moi-même, car on savait d’avance que le secrétaire général allait avoir le monopole de désignation”, nous confie un cadre du parti ayant requis l’anonymat. Si ce responsable parle clairement de boycott, la présidente du Conseil national du parti, Fatima Zahra Mansouri, ou encore l’ancienne présidente du groupe parlementaire du parti du tracteur, Milouda Hazib, invoquent “une opération à l’étranger” pour justifier leur absence de cette réunion.

Désignation autocratique et colère noire d’un élu

Et c’est Hakim Benchamach en personne qui a désigné Mohamed Aboudrar à la présidence du groupe parlementaire du PAM. Il a également nommé Mohamed Touimi Benjelloun deuxième vice-président, Hayat Machfou huitième vice-présidente et Mohamed Chrourou trésorier du bureau de la première chambre. Taoufik Mimouni a lui été désigné à la tête de la commission de la justice, de la législation et des droits de l’homme. Moulay Hicham El Mhajri a été placé à la présidence de la commission de l’intérieur, des collectivités territoriales, de l’habitat et de la politique de la ville. “Ce n’est pas le secrétaire général qui a imposé ce choix. Nous avions le choix entre trouver un consensus, procéder au vote ou déléguer les désignations à Hakim Benchamach. On a voté et c’est la troisième option qui l’a emportée avec 36 voix, contre 18 voix pour le vote, une seule personne a voté pour le consensus, le reste des élus ont préféré ne pas se prononcer”, explique le député Mohamed Chrourou. Pourquoi donc 33 parlementaires – suivant les chiffres énoncés par le nouveau trésorier du bureau de la première chambre – se sont-ils abstenus de voter? “La décision a été prise de manière démocratique et il peut y avoir des divergences au sein du parti, mais ça reste positif”, nous répond-il, laconique.

Les élus désignés par Hakim Benchamach.Crédit: PAM

Trois jours après cette réunion, le secrétaire général contesté de la deuxième force politique reçoit les élus qu’il a choisis. Là aussi, une rencontre somme toute normale. Mais c’était sans compter l’entrée sur scène du député Brahim El Joumani. Plusieurs médias affirment que l’élu a assené un coup de tête à Hakim Benchamach, car il n’a pas été désigné au poste de vice-président au bureau de la chambre des représentants. “J’étais candidat pour occuper le poste de deuxième vice-président, mais quelle ne fut pas ma surprise quand j’ai appris que Benchamach a réalisé sa propre liste ? Quand je l’ai appelé pour en savoir plus, il ne m’a pas répondu et il est arrivé ce qui est arrivé”, confie Brahim El Joumani à Goud.ma sans pour autant évoquer de coup de tête. Une source ayant assisté à la rencontre dément l’agression physique sur Benchamach : “il est vrai que Brahim El Joumani a débarqué au siège du PAM dans un état hystérique. Il était énervé, il a proféré des insultes, mais il n’a pas du tout donné un coup de tête au secrétaire général du parti”. Même son de cloche du côté du nouveau président du groupe parlementaire du PAM. “Cette rencontre amicale et responsable était marquée par la liberté et le respect mutuels. Ce qui a été diffusé par certains supports est sans fondements”, écrit Mohamed Aboudrar sur sa page Facebook. Contacté par TelQuel, le secrétaire général du parti n’a pas donné suite à nos sollicitations.

القول ما ترى لا ما تسمع..على عكس ما يتم تداوله، شرفنا مشكورا صباح اليوم السيد الأمين العام لحزب الأصالة والمعاصرة…

Publiée par Mohamed Aboudrar sur Jeudi 18 avril 2019