L’Istiqlal veut que le gouvernement engage sa responsabilité sur le vote de la loi-cadre sur l'éducation

En raison des multiples reports du vote du projet de loi-cadre sur l’enseignement, l’Istiqlal a appelé le chef de l’Exécutif à engager la responsabilité de son gouvernement devant la Chambre des représentants.

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Dans un communiqué publié dans la soirée du 3 avril, la formation dirigée par Nizar Baraka appelle Saad Eddine El Othmani à engager sa responsabilité en tant que chef du gouvernement sur le vote du projet de loi-cadre sur l’enseignement, en vertu de l’article 103 de la Constitution.

D’après le texte, “le chef du Gouvernement peut engager la responsabilité du gouvernement devant la Chambre des représentants, sur une déclaration de politique générale ou sur le vote d’un texte. La confiance ne peut être refusée ou le texte rejeté qu’à la majorité absolue des membres composant la Chambre des représentants. Le vote ne peut intervenir que trois jours francs après que la question de confiance ait été posée. Le refus de confiance entraîne la démission collective du gouvernement”.

Dans son communiqué, le comité exécutif de l’Istiqlal évoque “une crise législative sans précédent” causée par les tergiversations du groupe parlementaire du PJD autour de l’article 31 de la loi-cadre sur l’enseignement. L’article en question prévoit l’introduction du français pour l’enseignement des matières scientifiques. En l’espace de trois jours, le parti de la lampe a demandé trois fois le report du vote de ce texte par la commission de l’enseignement à la Chambre des représentants. “Des problèmes cruciaux pour le présent et l’avenir de notre pays ainsi que celui de nos générations futures sont devenus les otages de l’humeur d’une majorité gouvernementale irresponsable”, s’indigne le parti à la balance.

Pour la formation dirigée par Nizar Baraka, ce blocage “compromet sérieusement la crédibilité de l’effort consensuel et de négociation dans lequel le parti Istiqlal s’est activement impliqué à travers son groupe parlementaire, afin de sortir avec une réforme stratégique qui place l’intérêt suprême de la nation au-dessus de toutes considérations”. L’Istiqlal réclame en outre “une réforme qui interagit avec les besoins et attentes réels des citoyens en tant qu’élèves, enseignants et familles marocaines”.

Bien que l’Istiqlal s’oppose, tout comme le PJD, à l’introduction du français dans l’enseignement des matières scientifiques et techniques, son comité exécutif ne fait pas mention de cette opposition dans son communiqué. Le 3 avril, M’hamed El Khalifa, une des figures historiques du parti et membre du comité exécutif de l’Istiqlal, a appelé les élus de son parti à voter contre le projet de loi-cadre sur l’enseignement.

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